Tout vient à point à qui sait attendre…
Faute d’avoir pu très longtemps s’entendre et d’avoir laissé filer le temps, sans décider, nos six gouvernements peuvent goûter la satisfaction de desserrer enfin quelque peu la vis.
Chez nous, l’indécision reste également un mode de décision.
Des débats
Le débat sur la vaccination obligatoire (pour le personnel soignant ? pour tous ? etc.) est toujours pendant, au point que l’on ne sait toujours pas quelle décision sera prise même si une loi est censée entrer en application le 1er avril.
La Chambre ne sait toujours pas quoi faire après avoir entendu au pas de charge, beaucoup d’experts et quelques zozos.
La question sur le CST risque bientôt de suivre le même chemin : le gouvernement flamand entend le supprimer au plus vite, le fédéral (surtout), Bruxelles et Wallonie (un peu) restent plus réticents. Le Covid Safe Ticket va-t-il se muer en pass vaccinal comme en France ? Dans les faits, on y est presque. De même, la loi pandémie reste d’application… en attendant l’issue des multiples recours à son encontre.
Mais en attendant, ne boudons pas notre plaisir : le printemps s’annonce jaune soleil.
Des questions
On a tendance à le perdre de vue, mais la Belgique reste le pays d’Europe occidentale où le nombre de morts dus au Covid est le plus élevé (au regard de la population). Dans cette pandémie, notre taux de mortalité est ainsi le double de notre voisin néerlandais. Va-t-on en tirer les leçons ?
Rien n’est moins sûr. Le code orange n’est pas encore activé que le CD&V remet sur la table une scission indispensable des soins de santé.
L’accalmie sanitaire qui se profile ne doit-elle pas donner lieu à une réflexion en profondeur sur notre système de santé ? Sur ce taux de mortalité-record ? Sur notre médecine de première ligne ? Sur cette partie de population bruxelloise hermétique à tout message sanitaire venu des autorités ? Sur les pénuries de médecins, d’infirmièr(e) s ? Sur les maisons de repos ? etc.
Ou les jeux politiciens vont-ils rapidement reprendre le dessus ?
Les oranges politiques de l’été risquent d’être amères.