1°) De multiples connexions avec des zones infectées, en particulier l’Italie, et pas de quarantaine obligatoire
On ne sait pas très bien comment le virus est apparu en Chine, mais dans nos pays, c’est assez clair : il a été exporté. Une première alerte avait été donnée début février avec des cas positifs parmi des voyageurs en provenance de Wuhan. Mais ceux-ci avaient été isolés et l’épidémie contenue.
Mais vers le 20 février, il apparaît qu’un foyer s’est développé en Lombardie. On ne parle alors que d’une quarantaine de contaminations sur le pays, mais le virus est en réalité bien présent, on le verra par la suite. Les Belges sont nombreux dans la région en cette période de vacances de carnaval, mais nos autorités n’ont alors aucun moyen de se rendre compte de l’ampleur du danger, et se contentent d’une recommandation de "s’informer auprès des autorités".
Les voyages scolaires ne sont même pas interdits dans un premier temps, et aucune mesure particulière n’est prise pour la rentrée du 1er mars. Il est juste prévu que si un enfant ou un membre du personnel scolaire tombe malade, cette personne doit rester à la maison et contacter le médecin de famille par téléphone.
Pis : lorsque le bourgmestre Olivier Maingain prend un arrêté interdisant pendant 14 jours l’accès aux lieux publics à toute personne revenant d’un voyage privé ou professionnel dans une zone à haut risque, sa décision est qualifiée de "grotesque" et "disproportionnée".
On sait aujourd’hui que c’était pourtant la décision à prendre : à ce moment, 130 cas ont été détectés en France, idem en Allemagne, mais l’Italie en est déjà à plus de 1000 cas, et 54 décès. Les Belges ont été nombreux à partir en Italie, ils sont nombreux à ramener le virus dans leurs valises.
Si le deuxième cas belge a été importé de France, la plupart des suivants seront transalpins. Sur les 10 nouveaux cas détectés le 3 mars, 9 revenaient d’un voyage en Italie.
On sait aujourd’hui que sans mesure d’isolement (quarantaine), ou de distanciation (masque, distance de contact), le taux de reproduction du virus peut être très important : proche de 4. Ce qui signifie que chaque personne contaminée en contamine en moyenne 4 autres. Avec une seule personne contaminée, cela peut déjà être grave, car après 1 jour, il peut y avoir 5 personnes contaminées, 21 après 2 jours, plus de 100 en 3 jours. Mais avec 10 personnes contaminées de retour de vacances, cela fait 1000 en 3 jours… Et la Belgique a importé bien plus de 10 cas de voyage lors de ces vacances de carnaval…
La Belgique n’est pas le seul pays à avoir des contacts avec des zones infectées, mais ce qui a permis la dissémination rapide dans notre pays plus que dans d’autres, c’est l’importation massive de cas de coronavirus en même temps, à une période où notre pays n’avait pas vraiment mis en place de mesures barrière car il n’avait pas encore été vraiment touché.