De cette manière, le gouvernement espère récupérer 1 milliard d’euros par an de recettes fiscales et sociales supplémentaires d’ici 2024. Un montant impossible à obtenir pour le juge d’instruction en charge des plus importants dossiers de corruption, fraude fiscale ou blanchiment d’argent, Michel Claise. "On est loin du compte", affirme-t-il. "Le SPF Finances cite des montants qui sont la plupart du temps enrôlés et non récupérés. C’est ce qu’on récupère des personnes insolvables."
Pour lui, les moyens mis en place sont bien trop insuffisants pour combattre la fraude fiscale efficacement. "Il y a deux moyens de lutter contre la fraude fiscale : c’est soit administrativement par la finance pour la fraude fiscale simple, soit par la justice pour la fraude fiscale organisée. Mais le système est laxiste à cause d’un manque de moyens." Tant au SPF finances que dans la police judiciaire, les moyens manquent cruellement. "On a également compliqué les procédures en demandant au juge correctionnel, par la loi du 5 mai 2019, de se substituer au juge fiscal pour la vérification fiscale. Mais les juges correctionnels ne sont pas formés au processus de droit fiscal très complexe."
Le gouvernement n’est donc pas inactif en matière de lutte contre la fraude fiscale mais ne met pas non plus toutes les chances de son côté. "Ce qu’il faut, c’est renforcer les moyens tant sur le plan de l’administration que sur le plan judiciaire. Ensuite, il faut travailler sur la simplification fiscale pour que l’on ne se perde plus dans les règles et que la porte ne soit plus ouverte à la fraude."