La guerre que tous les Européens ne voulaient pas voir arriver, a fini par arriver. À 1500 km de la frontière belge, des Ukrainiens meurent sous les bombes russes.
Mais l’Europe et la Belgique continuent de ménager Vladimir Poutine, espérant ainsi contenir la guerre au-delà des frontières de l’Union, quitte à laisser l’Ukraine à son sort. En Europe occidentale, personne ne veut mourir pour Kiev.
Pas d’aides
Le gouvernement belge, et d’autres en Europe, se sont aveuglés, malgré les avertissements répétés des autorités américaines qui depuis des semaines annonçaient cette guerre qui vient. L’Europe continuait à croire à la bonne volonté de ce " bon monsieur Poutine " avec qui on fait des affaires depuis si longtemps.
Depuis plusieurs semaines pourtant, la Russie amassait des troupes tout autour de l’Ukraine. Hormis des déclarations hautement diplomatiques, l’Europe est restée les bras croisés. Quand le gouvernement ukrainien a demandé une aide en matériel au gouvernement belge, celui-ci a décliné. Il ne faut pas donner de prétexte à Vladimir Poutine, a été la lâche excuse du moment. Au sein du gouvernement belge, seule Sophie Wilmès, semble-t-il, voulait poser un geste en faveur de l’Ukraine. Tant les écologistes que la ministre de la Défense préféraient temporiser.
Sanctions timides
Même après l’invasion du Donbass, la plupart de nos gouvernants espéraient encore que les troupes russes s’arrêtent là, entérinant une situation de fait. Toujours cette crainte d’effrayer le président russe mais aussi d’effrayer une opinion publique européenne pour qui l’Ukraine ou la Russie demeurent des préoccupations très lointaines.
Bon gré, mal gré, les pays européens se sont résolus à prendre des sanctions contre la Russie. Timides. Trop faibles, trop tard. L’Europe a bien plus besoin de la Russie que l’inverse.
Malgré la situation, les troupes russes dans les rues de Kiev, le gouvernement belge rejette toujours la simple idée d’aider militairement l’Ukraine. Comme d’autres pays européens, on réfléchit ou on attend que cela soit une demande de l’Otan. Une manière de se protéger, de tenir la guerre en dehors des frontières de l’Otan. De croiser les doigts et détourner le regard.
Mais la guerre ne s’arrêtera pas de sitôt. La Russie s’apprête à conquérir l’ensemble du territoire ukrainien, avec son cortège de victimes, de destructions et de réfugiés. L’ONU prévoit déjà que potentiellement cinq millions d’Ukrainiens pourraient tenter de trouver refuge à l’ouest.
Plus rien ne sera comme avant, plus rien ne pourra plus être comme avant.