Pour la ministre de l’Intérieur, la cybercriminalité constitue "l’un des risques majeurs en termes de sécurité pour notre pays". Lutter contre cette cybercriminalité sera "une priorité absolue pour l’OCAM, la police intégrée et le Centre national de crise". La ministre de l’Intérieur annonce vouloir renforcer dans tous ces services la lutte contre la cybercriminalité au cours de cette législature. "Nous le ferons en augmentant les effectifs, en attirant du personnel spécialisé et en misant sur la formation et les technologies", annonce Annelies Verlinden, la ministre de l’Intérieur (CD&V).
Du côté de la Justice, on fait le constat que de plus en plus de criminels se reconvertissent en cybercriminels, contribuant à une augmentation considérable du nombre de cas de cybercriminalité. Pour Vincent Van Quickenborne, Ministre de la Justice, ces cybercriminels agissent de manière rapide, anonyme, organisée et à l’échelle internationale.
Devant ce constat, le ministre de la Justice voit dans l’augmentation des moyens de la Justice une réponse. "Nous équipons la justice en conséquence pour qu’elle puisse mieux faire face à ce fléau. Nous mettons à disposition des cybermagistrats plus spécialisés dans les parquets et des spécialistes IT à la Police judiciaire fédérale et investissons 100 millions d’euros dans la numérisation de la justice. Avec Team Justice, nous voulons non seulement combattre les symptômes, mais aussi traquer et poursuivre les réseaux organisés à l’origine de cette criminalité", communique Vincent Van Quickenborne, le ministre de la Justice (Open Vld)
La Défense est aussi l’un des pions majeurs à déployer dans la stratégie belge contre la cybercriminalité. La Défense, dans la lignée de cette Stratégie Nationale, va développer au cours de cette législature une nouvelle composante, la Composante Cyber. Elle sera "dédiée à la protection de nos systèmes, à la veille et à l’analyse du cyberespace, nouveau théâtre d’opérations", communique Ludivine Dedonder, la ministre de la Défense (PS). La Défense recrutera des experts, des personnes intéressées par le domaine cyber devant être formées et embauchera des talents passionnés, "des geeks", pour reprendre les termes employés dans la communication de la ministre de la Défense.
Du côté des télécoms, lutter contre la cybermenace est aussi un défi de taille. Petra De Sutter, la ministre des Télécommunications constate que "ces dernières semaines, nous avons assisté à une recrudescence des escroqueries par SMS, surtout après la fuite de données Facebook". La ministre eh profite pour rappeler de faire "bien attention à ce que vous installez et à la provenance du message". Mais au-delà de ça, l’Etat doit aussi agir. "Grâce aux moyens du Plan de relance, nous allons pouvoir étendre et automatiser la lutte contre le phishing ou le smishing (fraude par SMS) en collaboration avec les opérateurs". La nouvelle loi sur les télécommunications, qui sera bientôt soumise au vote du Parlement, fournira le cadre juridique nécessaire. La ministre entend aussi garantir plus de sécurité pour les commandes en ligne, le suivi des colis, les paiements et les documents officiels.
Du côté des Affaires étrangères, le défi sera d’être capable d’identifier les éventuels acteurs étrangers qui lancent des cyberattaques contre la Belgique. "Pouvoir attribuer formellement la responsabilité d’une cyberactivité malveillante est un outil de dissuasion important de notre stratégie de cybersécurité", explique Sophie Wilmès (MR), ministre des Affaires étrangères. Une procédure diplomatique va donc être mise en place. Elle pourra également être activée dans le but de soutenir un pays allié victime de faits identiques. "À l’heure où la cybersécurité est au sommet des priorités politiques au niveau de l’Union européenne ou de l’OTAN, par exemple, je pense qu’il était indispensable de compléter notre arsenal avec ce dispositif", poursuit la ministre des Affaires étrangères.