"Même le président Loukachenko jure qu’il ne va pas envoyer de troupes en Ukraine, explique Ekaterina Pierson-Lyzhina. Il dit lui-même : ‘Ce n’est pas notre conflit’. Mais son discours est très ambigu parce qu’il ajoute aussi ‘mais s’il faut je le ferai’. Il a un double discours qui s’adresse à la fois à ses soutiens biélorusses qui ne veulent pas d’une participation à la guerre et au Kremlin, pour lui assurer sa loyauté."
Des officiels américains ou ukrainiens ont déjà annoncé que des troupes biélorusses s’apprêtaient à intervenir, sans que cela ne se concrétise, pour le moment. Anna Colin Lebedev, citant l’expert militaire biélorusse Yahor Lebiadok, explique que l’armée biélorusse devrait se reposer sur un nombre important de conscrits, pas forcément motivés, que, par ailleurs, elle bénéfice d’un financement modeste, et que ses chars sont à l’arrêt depuis longtemps.
Il est donc improbable que la participation de l’armée biélorusse consolide la position militaire de la Russie en Ukraine.
"Il est donc improbable que la participation de l’armée biélorusse consolide la position militaire de la Russie en Ukraine. Elle risque plutôt de générer de nouveaux problèmes et créer une nouvelle zone d’instabilité pour les pouvoirs russe et biélorusse", conclut Anna Colin Lebedev, qui rappelle que, vu les tensions internes du pays (contestation-répression), le combat anti-Loukachenko pourrait fusionner avec le combat contre la Russie.