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Aywaille : la brasserie Elfique, bientôt autonome en énergie grâce à deux anciennes turbines

Se couper du réseau électrique pour faire des économies : beaucoup en ont eu l’idée, la brasserie l’Elfique, à Aywaille a fait le pas. Implantée au bord de l’Amblève, ses responsables ont décidé de réhabiliter deux anciennes turbines électriques. Bientôt, l’entreprise sera entièrement autonome en électricité.

Le décor est austère : une falaise abrupte et l’Amblève, une rivière tumultueuse. Sur ce site, au lieu-dit Raborive, la force du cours d’eau est exploitée depuis le 15ème siècle. C’est précisément pour cela qu’il y a quelques années, des brasseurs ont jeté leur dévolu sur le site de cette ancienne carrière.

© RTBF

Sur le site, deux anciennes turbines. Elles datent du début du 20e siècle, ont été modernisées dans les années 40, réhabilitées tout récemment par les responsables de la brasserie et sont à nouveau opérationnelles. "C’est une installation mécanique très robuste, fabriquée à Liège et qui est toujours entretenue selon les préceptes du constructeur", précise fièrement Hugo Heeren, l’administrateur délégué en nous présentant les installations.

La rivière nous a apporté énormément de choses mais quand elle déborde, on en subit les conséquences.

L’Amblève c’est la force de ce lieu, mais c’est aussi une menace. En juillet 2021, la brasserie a payé un lourd tribut aux inondations. Toute la production est emportée, le restaurant ravagé. "La rivière nous a apporté énormément de choses et continue à nous les apporter. Malheureusement quand la rivière déborde, on en subit les conséquences. On peut dire qu’on a tout perdu en une nuit."
Bientôt, c’est pourtant cette même rivière – aidée de quelques panneaux photovoltaïques – qui couvrira tous les besoins en énergie de l’exploitation. Une énergie propre, qui colle à la philosophie des patrons. "On fabrique un produit local, artisanal, il est essentiel pour nous d’avoir une politique où on a une économie responsable".

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Bien sûr, ce qui a poussé l’entreprise à se lancer dans ce projet, c’est aussi la hausse galopante des prix de l’énergie, intenable ces derniers mois. "En septembre, on était à environ 1200 euros par mois de facture d’électricité. En un mois on est passé de 1200 à 13.000 euros. C’est presque impayable pour une petite structure comme la nôtre. Il fallait trouver une solution le plus vite possible pour retrouver une situation vivable", détaille Robin Heeren, responsable commercial.

Produire l’équivalent de la consommation de 170 ménages

Les deux turbines devraient produire au total quelque 670.000 kW h par an, l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de 170 ménages. "A terme, notre objectif c’est de faire en sorte que toute cette énergie dont on a besoin pour vivre et fonctionner soit créée à partir de l’eau et du photovoltaïque et donc garantir une indépendance totale et arriver à une énergie renouvelable à 100%", précise Robin Heeren.

Grâce à cette autonomie énergétique, la brasserie compte bien continuer à se développer. Ses responsables espèrent doubler la production d’ici la fin de l’année prochaine.

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Après les inondations de 2021, la brasserie Elfique avait dû s'exiler pour un temps au Luxembourg.
Après les inondations de 2021, la brasserie Elfique avait dû s'exiler pour un temps au Luxembourg. © RTBF

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