"C’est historique !", avance Mme Haut, de la Surfrider Foundation. "Ça a tous les airs du combat de David contre Goliath : la société civile contre des gros producteurs de plastique. C’est historique parce que cela permet pour la première fois de révéler le lien entre l’industrie pétrochimique et sa responsabilité dans la crise plastique que l’on connaît."
Historique
"C’est une première étape vraiment importante pour la planète et la santé des populations", ajoute Carine Thibaut de Greenpeace.
L’enquête lancée jeudi par la Californie va examiner "les efforts passés et présents déployés par l’industrie" pétrochimique "pour duper le public" et déterminer en quoi "ces actions ont pu contrevenir à la loi", expliquent les services du procureur général dans un communiqué.
Consommer chaque semaine l’équivalent d’une carte bancaire
"Or, un moment donné, il y a aussi, à travers les campagnes publicitaires et tous les discours que l’industrie développe, une incitation à utiliser du plastique : il a été aussi utilisé durant la pandémie de Covid pour montrer que quelque chose qui était emballé par du plastique était plus sûr d’un point de vue sanitaire. Or, il y a beaucoup d’études scientifiques qui montrent qu’on trouve du plastique un peu partout au point qu’on est dans une situation où chaque individu se retrouve à consommer chaque semaine l’équivalent d’une carte bancaire" selon Carine Thibaut, qui se base sur une étude du WWF de 2019.
Si, toujours selon l’OCDE, la consommation de plastiques a baissé en 2020, c’est sans compter une augmentation des dépôts sauvages en raison de la consommation d’emballages pour la vente à emporter et l’utilisation d’équipements médicaux en plastique, comme les masques. De plus, cette consommation de plastiques est repartie à la hausse en 2021, à la faveur d’un rebond de l’activité économique.
La responsabilité des grands exploitants, comme Total ou ExxonnMobil
Sans compter que la plupart des plastiques utilisés aujourd’hui sont des matières fabriquées à partir de pétrole brut ou de gaz, "il est donc légitime d’appeler à la responsabilité des grands exploitants, comme Total ou ExxonnMobil", selon Gaëlle Haut. "La production de plastique génère des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 3,4% au niveau mondial", complète-t-on chez Greenpeace.