D’ici dix ans, Carmeuse voudrait, notamment, acheminer ce CO2 par pipeline jusqu’à un lieu d’enfouissement géologique. Ce lieu est connu, c’est un ancien site d’extraction de gaz dans le sous-sol de la mer du Nord. Lionel Dubois est coordinateur de recherche pour la capture et la conversion de CO2 à l’UMons.
Il connaît bien cette technique de capture du CO2 : "D’une certaine manière, on rend le CO2 à la terre. Selon les voies de stockage géologique, ce CO2 peut même parfois se reminéraliser. C’est une voie qui semble totalement cohérente dans la transition énergétique. Avant l’injection, il y a toute une étude qui est faite pour analyser le sol où on va venir stocker ce CO2 pour voir si, en termes de porosité, de capacité de capture, on est dans le bon. Le risque zéro n’existe pas évidemment. Mais de nombreuses précautions sont prises, en amont, pour éviter le relargage du CO2 dans l’atmosphère."
En effet, il n’est pas exclu qu’à long terme du CO2 ne s’échappe et n’acidifie la mer. Il n’empêche, d’après cet expert, nous aurions la capacité de capturer entre 2000 et 20.000 milliards de tonnes dans les couches géologiques profondes de notre planète. À titre de comparaison, nous émettons 40 milliards de CO2 par an dans le monde.
Selon Edwin Zaccaï, spécialiste de l’environnement à l’ULB, l’Université libre de Bruxelles, l’enfouissement dans les couches géologiques profondes ne résoudra jamais que partiellement le problème de nos émissions de CO2, mais il est une solution vitale pour les industries grosses émettrices de CO2.