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La catastrophe de l’Escaut : retour sur une des plus graves pollutions de l’histoire de l’Europe

La catastrophe de l'Escaut, mort et renaissance d'un fleuve

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Par Isabelle Palmitessa via

Avril 2020, dans une sucrerie du Nord de la France, une brèche s’ouvre dans un bassin de lavage. L’équivalent de 44 piscines olympiques d’eau polluée se déverse dans l’Escaut. Dans leur documentaire, Olivier Hennegrave et Thomas Risch reviennent sur ce drame écologique et sur ses conséquences. "La catastrophe de l’Escaut, mort et renaissance d’un fleuve" à découvrir, ce soir, dans Doc Shot à 22h25 sur La Trois et en replay sur Auvio.

En ce printemps de l’année 2020, la planète tout entière est obsédée par la pandémie qui s’étend chaque jour un peu plus. Nous sommes en plein confinement et le Covid 19 éclipse une autre catastrophe pour l’Europe : la pollution aquatique la plus grave depuis l’Erika en 1999.

Ce sont des citoyens qui donnent l’alerte : des pêcheurs, des bateliers, des passants signalent qu’il y a quelque chose d’anormal dans l’Escaut : des milliers de poissons flottent ventre à l’air. Il n’y a plus de trace de vie dans le fleuve, côté français, comme côté belge. La sucrerie Tereos à Escaudoeuvres (Hauts de France) est montrée du doigt. L’entreprise reconnaît qu’il y a bien eu un problème dans un bassin de décantation de l’eau qui sert au lavage des betteraves mais les industriels se veulent rassurants, ils minimisent le problème.

La nature ne connaît pas de frontière

Il faudra attendre deux semaines avant d’obtenir une réaction des autorités françaises. Colère du côté de la Wallonie : sur 36 km de parcours du fleuve, la faune et la flore sont asphyxiées. Le constat est alarmant : les poissons sont quasi tous morts et pour ce qui est de la diversité, une espèce sur deux a disparu.

Des plaintes en justice sont déposées, tant par des associations environnementales que par des fédérations de pêcheurs et par la région Wallonne. La justice française a condamné la société Tereos à réhabiliter une zone de 10 hectares et à payer des indemnités importantes aux parties civiles.

"À condition qu’il n’y ait pas d’autre catastrophe"

Les scientifiques estiment qu’il faudra entre 10 et 20 ans pour que l’Escaut se rétablisse de cette attaque violente, à condition qu’il n’y ait pas d’autre accident…

Dans leur film, Olivier Hennegrave et Thomas Risch rencontrent des hommes et des femmes qui se sont battus pour défendre les intérêts de l’Escaut. Défenseurs de l’environnement, scientifiques, juristes, politiques, ils réfléchissent aux moyens à mettre en œuvre pour réparer les dégâts et pour tirer des leçons des erreurs commises avant et après la catastrophe. Notons que les responsables de la sucrerie Tereos ont refusé toute interview pour ce documentaire.

"La catastrophe de l’Escaut, mort et renaissance d’un fleuve" à découvrir dans Doc Shot à 22h25 sur La Trois et en replay sur Auvio.

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