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La colocation, un mode de vie en pleine expansion

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Le succès des colocations ne se dément pas depuis plusieurs années. Pas seulement dans les villes, et pas seulement auprès des plus jeunes, d’ailleurs. Face aux prix de l’immobilier, face aux prix de l’énergie, on comprend l’intérêt de partager un lieu de vie, sans oublier l’aspect social. À Bruxelles, en 2018, 11% des logements loués étaient des colocations.

Le choix d’une chambre dans une colocation est un moment clé : chaque mètre carré compte, de même que les équipements dont la chambre bénéficie ou pas : évier, toilette, douche. Un tirage au sort est parfois nécessaire pour décider de l’attribution des chambres !

Mais la colocation, pour beaucoup, signifie bien plus que des espaces communs à partager. C’est une façon de :

  • Continuer une sorte de vie de famille, tout en sortant du cadre familial.
  • Rencontrer d’autres personnes.
  • Avoir un bel espace pour un prix raisonnable. Car, à plusieurs, pour le budget d’une chambre dans une colocation, on va avoir accès à des biens auxquels, a priori, au même âge et avec les mêmes revenus, on n’a pas accès. Certains locataires partagent des repas, des sorties. D’autres préfèrent leur intimité, mais chacun est libre de faire ce qu’il veut.
© Getty Images

Des règles à suivre

Mais cette liberté n’est pas totale. Il y a des comportements qui peuvent facilement dégénérer en conflits.

Camille Navarro, community manager chez Cohabs, une société qui gère des centaines de chambres à Bruxelles, résume ce qui peut poser problème dans une colocation.

"Quand on est en colocation, il faut vraiment respecter les personnes avec qui on habite : ranger, faire sa vaisselle, ne pas faire de bruit. On leur dit : la communication est vraiment clé. On leur demande de discuter beaucoup entre eux, parce que, bon, ils sont tous adultes, on ne va pas être là pour les materner tout le temps. Donc, on leur demande de régler leurs problèmes, et, si besoin, nous, on est toujours là pour intervenir."

Dans certaines colocations, les règles à suivre sont clairement affichées. Dans d’autres, elles sont implicites, chacun ayant plus ou moins le même parcours et les mêmes attentes. Il faut apprendre, par essais-erreurs, à se connaître et se parler pour remettre les pendules à l’heure si nécessaire. Apprendre à s’adapter aussi et à lâcher la bride.

Le choix des colocataires

Trouver une colocation est aujourd’hui devenu très compliqué. Il faut parfois des mois pour trouver un propriétaire qui accepte de louer sa maison à un petit groupe de jeunes locataires. Là encore, la discussion est essentielle pour que les craintes s’estompent.

On note que les propriétaires préfèrent choisir des étudiants qui se présentent avec leurs parents, ou encore des filles plutôt que des garçons. Il y a là une discrimination pas toujours facile à gérer.

Dans la colocation organisée, explique Camille Navarro de Cohabs, tout un processus est mis en place pour aider les futurs colocataires à trouver la maison où ils s’intégreront au mieux. La sélection se fait à partir d’un entretien de 15 minutes avec les intéressés, pour comprendre leurs besoins, leurs attentes. Ils reçoivent ensuite des virtual tours sur les divers logements qui leur correspondent, pour pouvoir sélectionner leur coup de cœur.

Cohabiter avec différentes générations

Autre cas de figure : Geoffrey et Lorraine sont propriétaires d’une élégante maison à Schaerbeek. Pour eux, dès le départ, il était évident que leur projet intégrerait une dimension colocation.

"Pour nous, c’était une évidence. Lorraine, quand elle était étudiante à Namur, était en kot au-dessus d’une famille et trouvait cet échange très sympa. Pour ma part, je travaille chez un promoteur immobilier, j’ai beaucoup d’intérêt pour les nouvelles manières d’habiter et je trouvais une dynamique intergénérationnelle intéressante. Quand on a cherché une maison, du coup on a tout de suite visé un petit peu plus grand que nos besoins."

5 étudiantes cohabitent donc avec le couple et leur petite fille. C’est a priori un peu inattendu et pourtant, ça marche. L’important est de fixer un cadre dès le départ, en ce qui concerne le bruit, les fêtes, les échanges de services (babysitting ou autre)… Le revenu locatif n’est pas négligeable, même si c’est, là aussi, le lien social qui prime.

Un phénomène en expansion

Le succès des colocations inspire aussi des entreprises. Il existe aujourd’hui des baux spécifiques aux colocations.

Les jeunes clients se posent énormément de questions : quelle assurance prendre ? Comment inscrire chaque colocataire sur le contrat, parce que sur une assurance locataire, il n’y a qu’un preneur ? Que faire en cas de dégâts ? Vu l’ampleur du phénomène, des assurances colocataires spécifiques voient le jour.

La demande de colocation, qui visait d’abord les jeunes actifs, s’élargit de plus en plus à un public plus âgé. Le secteur s’adapte à la demande.

► Écoutez ci-dessus la suite du reportage signé Jean-Marc Vierset et Michel Gassée.

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