"Le premier défi, c'est le statut" des travailleurs, indiquait mercredi une source officielle. "Actuellement, neuf plateformes sur 10 dans l'UE classent leurs travailleurs comme indépendants. Mais nous estimons qu'environ 5,5 millions de ces personnes (sur 28 millions) sont potentiellement 'mal classées'", donc considérées dans un statut qui ne correspond pas à leur situation réelle.
Une grille de cinq critères pour y voir claire
Pour éclaircir tout ça, l'exécutif européen propose une grille de cinq critères: le fait que la plateforme détermine la rémunération ou la plafonne; qu'elle supervise électroniquement la performance; qu'elle restreigne la liberté de choisir ses heures de travail/d'absence, de refuser ou sous-traiter une tâche; qu'elle impose des règles quant à l'apparence ou à la conduite du travailleur; qu'elle limite la possibilité de travailler pour des tiers ou de se construire une clientèle. "La Commission propose la présomption légale qu'un lien d'employeur-employé existe, si la plateforme exerce un certain niveau de contrôle", explique une source officielle.
Par défaut, une plateforme numérique (il y en a plus de 500 actives en Europe) remplissant au moins deux de ces critères serait en effet considérée comme un employeur, et non pas comme un simple intermédiaire dans une offre de services. Si l'entreprise maintient que ses travailleurs sont indépendants, alors qu'elle coche deux des cases, c'est à elle qu'il revient de le prouver.