De l'Islande à la Turquie, du Royaume-Uni à l'Azerbaïdjan: les dirigeants de 44 pays de l'Europe au sens large doivent se retrouver ce jeudi à Prague pour la première réunion de la "Communauté politique européenne", un nouveau forum de coopération né de la volonté de stabilité et de sécurité d'un continent secoué par l'agression russe en Ukraine.
L'ambition est de réunir les dirigeants sur un pied d'égalité et de favoriser le dialogue politique et la coopération sur des questions d'intérêt commun, afin qu'ensemble nous œuvrions à renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité de l'Europe dans son ensemble.
Le président du Conseil européen Charles Michel, dans sa lettre d'invitation
L'idée, qui avait déjà plané dans l'esprit de certains, a véritablement émergé en mai dernier dans la bouche du président français Emmanuel Macron: créer une plateforme où les "nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs (trouveraient) un nouvel espace de coopération politique, de sécurité, de coopération en matière énergétique, de transport, d'investissements, d'infrastructures, de circulation des personnes et en particulier de nos jeunesses".
D'aucuns y voient la possibilité de rapprocher rapidement de l'UE des pays qui, comme l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, aspirent à y entrer, tandis que le processus d'adhésion, long et complexe, est susceptible de durer des années voire des décennies, et donc de décourager les candidats. "Il s'agit de donner un avant-goût de l'UE pour prévenir les frustrations de l'attente et de diffuser sa culture démocratique libérale en amont des adhésions, pour prévenir des situations actuelles à la hongroise", analyse Sébastien Maillard, directeur de l'Institut Jacques Delors.