Ce ne sont que trois ou quatre lignes dans le rapport annuel de l’intercommunale liégeoise des eaux, mais elles ouvrent de vastes perspectives : des études sont en cours pour envisager la ré-infiltration de la nappe phréatique hesbignone. Le sous-sol crayeux est parcouru de plus de quarante kilomètres de galeries, à trente et soixante mètres de profondeur. C’est ce réseau de captages qui alimente toute l’agglomération. Mais avec les bouleversements climatiques et les sécheresses à répétition, ce réservoir naturel risque de ne plus suffire. D’où l’idée de le gonfler artificiellement, par l’injection d’eaux de pluie.
La craie, à cet endroit, présente une caractéristique particulière, elle est doublement perméable : la pierre présente des fissures, et des "pores", qui en font une sorte d’éponge. Pour éviter que les niveaux ne deviennent trop bas, il s’agirait d’éviter que les eaux de pluie, dans les zones bétonnées par l’activité humaine, ne ruissellent directement vers la Meuse; et donc de les intercepter, de les récolter, par exemple depuis les toitures des vastes entrepôts qui occupent de milliers de m²aux abords de l’aéroport, de les laisser se décanter, puis les acheminer vers des bassins de lagunages pour que, par gravité, elles traversent lentement les couches géologiques. Des techniques d’injection par puits, et des procédés intermédiaires et supplémentaires d’épuration pourraient, si nécessaire, compléter le dispositif.
Une première expérience pilote pourrait se concrétiser dans les deux ans, avant de se généraliser, si les résultats donnent satisfaction, à l’horizon d’une vingtaine d’années.