Hélène Michel nous présente la compositrice et cheffe d’orchestre tchécoslovaque Vitězslava Kaprálová, élève et muse du compositeur tchèque Bohuslav Martinu, musicienne d’exception et compositrice productive et talentueuse, partie bien trop tôt à l’âge de 25 ans.
Sluničko, "petit soleil" : c’est l’affectueux surnom que madame Kaprálová a donné à sa petite Vitězslava, qui a poussé son premier cri à Brno, le 24 janvier, 1915. Elle a vu le jour dans une famille de musiciens. Son père est un jeune compositeur qui a étudié avec Leoš Janáček et sa mère est professeur de chant. Autant dire que la petite, qui en plus était une enfant précoce, va recevoir une solide formation. De ses parents, tout d’abord, puis au conservatoire de sa ville où elle s’inscrit, contre l’avis de son père, qui était conscient de la difficulté pour une jeune femme de se faire une place dans un monde très masculin.
Elle y entre malgré tout, à l’âge de 15 ans, pour y étudier l’harmonie, le piano (elle joue Ravel), l’accompagnement, l’esthétique et l’histoire de la musique. Elle y poursuivra une double spécialisation en composition et en direction. Cela représente donc une solide base musicale pour son éducation, qui va encore être renforcée par ses études auprès du compositeur Vítězslav Novák et du chef d’orchestre Václav Talich au Conservatoire de Prague.