Vittoria Aleotti est une compositrice et religieuse italienne de la renaissance. Fille d’un ingénieur architecte, enfant prodige, qui fut remarquée dès l’âge de cinq ans pour sa prédisposition naturelle à jouer du clavecin.
Son père, fasciné par son talent, lui offre les meilleurs professeurs, deux organistes de la cour d’Alfonso d’Este. A l’adolescence, elle souhaite rentrer dans les ordres, et se présente, à l’âge de 14 ans, au couvent de San Vito à Ferrare, réputé pour l’excellence de sa vie musicale. A cette époque, elle commence à mettre en musique des poésies, et publie un livre de madrigaux, intitulé Ghirlanda (la guirlande). Et dans cette guirlande, nous découvrons une jeune fille, encore adolescente, qui maîtrise à merveille le contrepoint et les techniques rythmiques et mélodiques de son temps, des pages qui tournent autour des thèmes de la religion et l’amour, et qui reflètent la vie et l’histoire de cette jeune femme de la renaissance.
Vittoria Aleotti qui fut l’une des rares compositrices dont les œuvres furent publiées de leur vivant. Elle était aussi l’organiste de son couvent, et dirigeait un grand ensemble d’instrumentistes et de chanteurs qui donnaient des concerts un peu partout. Selon Bottrigari, un écrivain de l’époque, il s’agissait d’un des meilleurs ensembles d’Italie. À la fin de sa vie, sa renommée comme organiste et compositrice au couvent de San Vito était tellement grande qu’un jeune artiste l’associa, dans une poésie, aux plus grands compositeurs masculins de son temps : "Dame Aleotti, sublime déesse digne des grands colosses, et de tous les empereurs."