Dans un Mondial de handball, y a-t-il autant de place pour une surprise que lors d’une Coupe du monde de football, comme on a pu le voir avec le Maroc ? "Le handball est un sport de moindre incertitude par rapport au football. C’est dû à la dimension du terrain, à des tactiques au football qui ne peuvent être que défensives, on peut y voir un bloc défensif à quasiment dix joueurs. Ce n’est pas le cas au handball, on est obligé de défendre et d’attaquer. Donc il y a moins d’incertitude. Par contre aujourd’hui, là où on a réduit l’écart, c’est dans notre capacité à être à la fois très physiques et beaucoup plus techniques. Tout en conservant notre aspect tactique du jeu. On développe un "meilleur jeu" que d’autres nations, qui elles s’expriment beaucoup plus dans le duel, en un contre un. Là-dessus on a une carte à jouer, en tout cas ça nivelle pas mal nos rencontres. On n’est plus dépassé de dix/quinze buts. Maintenant, l’incertitude que j’ai c’est comment on va rentrer dans ce Mondial en termes d’émotions. Des fois, on ne sait pas exprimer son handball par des émotions. Et c’est sans doute là qu’il va falloir être prêts. Mais si on arrive à faire quelque chose dans ce mondial, ce serait plus une demi-surprise pour moi. En tout cas moi ça ne me surprendra pas parce que je suis tout le temps avec eux et je sais de quoi ils sont capables. Mais il faut être très francs, on participe à une première campagne à ce niveau-là et si on dispute un quart de finale ce sera une vraie surprise pour tout le monde. Peut-être un peu moins pour nous."
L’objectif concret en termes de résultats ? "Passer le premier tour, je pense qu’on en est capable. Je pense qu’on peut surpasser la Tunisie et le Barheïn. On a tous les arguments pour. Ce ne sont pas des équipes que l’on a l’habitude de jouer, il y a aussi ce facteur-là, une espèce d’atypicité au niveau du jeu, ce sont des joueurs qui évoluent ailleurs, qui ont tendance à être très agressifs dans le jeu mais par contre très individuels. Donc si on arrive à parer ça, je pense qu’on peut se donner de l’air sur ces équipes-là très rapidement. Ce sont des matches qu’il faut pouvoir gérer en un quart d’heure parce que s’ils sont installés ils peuvent nous faire mal."
À l’issue du Mondial, vous serez satisfaits si vous avez vu quoi de cette équipe ? "Si je l’ai vue avoir une chance dans chaque match, et tirer du positif pour ce qui nous reste à jouer au printemps. C’est-à-dire des qualifications pour un championnat d’Europe qui seront à mon avis accessibles avec l’expérience qu’on aura acquise. Quoi qu’il se passe, il faut essayer de bien figurer dans ce tournoi et d’en tirer des leçons. Ce qui s’est bien passé, ce qui n’a pas fonctionné. Et que cela puisse nous permettre de progresser dans ce qui nous attend. Alors, pas pour eux, parce que j’essaie qu’ils restent focus sur un match après l’autre. Mais quand on est entraîneur on a des perspectives parfois un peu plus lointaines. Moi je me projette sur ce qui va suivre derrière. Même si on a quelque chose d’important à vivre maintenant."
Les rencontres des Belges aux championnats du monde de handball seront à suivre en direct vidéo sur les plateformes de la RTBF.