La cour d’appel de Bruxelles a ordonné à l’État belge, par un arrêt du 12 septembre dernier, de rapatrier Nizar Trabelsi des États-Unis, où il est incarcéré depuis 2013, ont indiqué mardi soir les avocats de celui-ci, confirmant une information du journal Le Soir.
En mai dernier, la cour d’appel de Bruxelles avait rendu une première décision importante, en référé. Elle avait contraint l’État belge à faire savoir aux États-Unis que Trabelsi, condamné en Belgique pour avoir projeté un attentat suicide contre la base militaire à Kleine Brogel, ne pouvait être jugé pour ces faits une seconde fois, conformément au principe "non bis in idem".
La cour s’est cette fois prononcée sur l’action en responsabilité introduite par Nizar Trabelsi, destinée à obtenir la réparation intégrale du dommage subi. Elle a considéré que "l’État belge a fait délibérément et consciemment le choix de céder aux instances des autorités américaines et de méconnaître ses obligations" envers Nizar Trabelsi. Elle a également affirmé que "sans la violation de cette injonction [de la Cour européenne des droits de l’homme], l’appelant n’aurait donc été ni incarcéré ni poursuivi pour quelque fait que ce soit aux États-Unis, et il n’encourrait pas le risque d’y être condamné".
La cour a ainsi ordonné à l’État d’informer les témoins belges appelés à témoigner aux États-Unis, dont l’ex-juge d’instruction, l’enquêteur principal de la police judiciaire belge et l’expert en explosif du ministère de la Défense, qu’ils contribueraient, ce faisant, à la violation du principe non bis in idem.