En cette période d'Halloween, rien de tel que d'écouter un chef-d’œuvre, peut-être l’une des pièces les plus arrangées, les plus transcrites de l’histoire de la musique : la Danse macabre de Camille Saint-Saens.
Et nous allons l’écouter dans une version qui n’est pas l’originale du tout… Enfin, elle est quand même un peu originale, puisque ce pianiste de Saint-Saens l’a transcrite lui-même.
Portrait de la Danse Macabre de Saint-Saens
La Danse Macabre de Saint-Saens est une œuvre pour orchestre. L’une de ces œuvres réjouissantes qui vous racontent une histoire, qui vous entraînent à travers une musique absolument visuelle. On y voit tout ce qu’elle raconte.
Et vraiment, quel est l’intérêt de transcrire une œuvre pareille où les timbres ont tellement d’importance ? Oui, les timbres, les couleurs spécifiques à chaque instrument.
Dès le début, on entend les douze coups de minuit, la harpe fait le boulot ! La Mort entre en scène. Et la Mort, c’est un violon. Un violon qui fait des quintes, on dirait qu’il s’accorde et il se lance dans une mélodie dansante, grinçante, comme le sourire édenté d’un squelette qui vous entraîne chez Satan ! On y entend le Dies Irae, une séquence médiévale, La Colère de Dieu, le Jugement dernier, l’Apocalypse, mais une apocalypse un peu ridicule qui danse en cette nuit de sabbat où les sorcières se mêlent aux pécheurs, où les âmes perdues et les petits Faust se trémoussent en proie à une douleur orgiaque qui les entraîne au brasier !
C’est horrible, mais c’est joyeux. Le xylophone et les cordes pincées font les ossements qui se dandinent et le hautbois lui, imitera le coq, le coq du matin qui dispersera finalement tous ces petits lutins maléfiques.
Dans cette version originale pour orchestre, tous les instruments sont à la fête, chacun s’exprime, trouve sa place dans cette farandole malfaisante. C’est un plaisir d’orchestre, c’est la récréation des timbres. On y est bien, on y est multiple.