La défaite des Diables : fin d’une ère unie ou début d’un engouement derrière les Belges aux JO ?

Euro : fin de parcours pour les Belges

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Derrière un téléviseur solo ou dans un camp de supporters, les Belges se sont à nouvelle fois unis sous les couleurs rouges, jaunes et noires pour soutenir leur équipe nationale dans l’Euro de football. Les tensions Nord-Sud, les prises de tête entre politiques ou les problèmes linguistiques sont temporairement suspendus. Quand les Diables s’illustrent, la Belgique ne compte pour qu’un. Mais cette défaite face à l’Italie vendredi soir marquerait-elle la fin de l’ère d’une nation unie ? Ou à l’inverse, va-t-elle solidifier la présence des Belges dans différentes compétitions européennes ou internationales ?

Une union éphémère

Cette union, cette ère entre les deux communautés, est totalement éphémère selon Jean-Michel De Waele, sociologue du sport.

"Le football unit surtout dans la victoire. Dans notre cas, il y a une déception. On verra dans les jours et les semaines qui suivent la raison de cet échec. Et c’est à ce moment-là, qu’on verra la force de l’unité", explique Jean-Michel De Waele.

L’Euro étant terminé pour les Diables Rouges, qui se sont inclinés en quart de finale de l’Euro face à l’Italie, les problèmes économiques, les problèmes sociaux vont très vite réoccuper l’attention de la population belge. La question qui se pose désormais c’est de savoir si les Belges seront au rendez-vous pour soutenir les autres sportifs belges dans d’autres compétitions comme les Jeux Olympiques.

Pour le sociologue du sport Jean-Michel De Waele., les Belges ne vont pas moins soutenir les athlètes belges aux Jeux Olympiques. Mais il est clair que les Jeux Olympiques fédèrent moins qu’une compétition internationale de football. Il s’agit vraisemblablement d’un spectacle sportif plus éclaté avec des disciplines sportives moins suivies. Il est donc difficile de pouvoir comparer à juste titre l’enthousiasme suscité par les Diables Rouges dans une compétition se déroulant près de chez nous et les Jeux Olympiques se déroulant à l’autre bout du monde avec des disciplines que certains ne connaissent peut-être pas.

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La force du football : sa simplicité à la compréhension

Jean-Michel De Waele. explique aussi que le football attire par sa simplicité à comprendre les règles du jeu et à jouer. On donne un ballon à un enfant, il va très vite comprendre le fonctionnement du football. Dans d’autres sports, ce n’est pas le cas. Le rugby, par exemple, est plus compliqué à appliquer et à comprendre.

Ce qui fait également la force du football c’est l’émotion. Les renversements et les surprises sont possibles. Dans certains sports, c’est moins possible. Prenons l’exemple d’une gymnaste qui rate sa prestation… Il n’y aura pas de rebondissements possibles. Tandis que dans le football, tout est possible.

La médiatisation, un élément clé pour le prestige du sport

Et enfin, un sport attire et amène un élan de soutien et de solidarité quand il est connu. Il devient connu quand il est médiatisé. Il est médiatisé quand il y a des succès et de là, on comprend les règles et les jargons propres au sport. Un véritable cercle vertueux où tous les éléments sont liés.

Par exemple, le hockey sur gazon a été médiatisé à partir du moment où les Belges ont performé aux Jeux Olympiques et dans d’autres compétitions internationales.

Le tennis de table a été médiatisé par les prestations époustouflantes de Jean-Michel Saive. "Aujourd’hui, on ne parle plus autant de ce sport, on ne s’y intéresse plus et nous ne sommes plus capable de citer les noms des grands joueurs de ce sport", conclut le sociologue.

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