Déclic

La démocratie peut-elle résister aux fake news et au populisme ?

© adamkaz – Getty Images

La démocratie est-elle malade ? La démocratie peut-elle résister aux fake news, à la post-vérité, au populisme ? La question se pose chez nous, elle se pose aussi aux Etats-Unis.

Donald Trump pourrait, annoncer qu’il se présentera à l’élection présidentielle de 2024. Malgré des résultats en dents de scie pour ses candidats, celles et ceux qui nient la victoire de Joe Biden en 2020. Une semaine après les midterms, le point avec Himad Messoudi.

Un sondage interpellant du New York Times


71% des sondés estiment que la démocratie américaine est en danger. Pourquoi en danger ? Il n’y a pas une seule explication, mais la présence en nombre de candidats niant, encore aujourd’hui, les résultats de la présidentielle de 2020 fait partie des sujets d’inquiétude.

Par exemple, parmi les candidats à la chambre des représentants, 291 Républicains estimaient que Trump avait gagné en 2020. Parmi ceux-ci, Mike Collins. Il était candidat dans le 10e district de Georgie.

Dans une vidéo de campagne, sélectionné par l’émission américaine Last Week Tonight, on le voit s’agacer ; dire qu’il faut des politiques qui puissent aller au fond des choses à propos du résultat de 2020. Et il termine sa vidéo en disant " envoyez-moi à Washington ".

Loading...

Et son souhait a été exauçé, Mike Collins a été élu. Le 10e district de l’Etat de Géorgie est très largement républicain, il a été élu à plus de 64% des voix. Et il n’est pas le seul : selon le suivi exhaustif du Washington Post, 173 candidats qui nient le résultat de 2020 ont été élus à la Chambre. Une douzaine de sièges n’ont pas encore été attribués, mais ça signifie tout de même, qu’au total, on devrait être au-dessus des 60% de candidats pro-trump républicains élus à la Chambre.

 

Un chiffre important mais qui masque une autre réalité : miser sur des candidats aux vues extrêmes n’a pas toujours fonctionné.

C’est l’un des consensus des analyses post-midterms : des candidats plus traditionnels dans les swing states, les fameux états pivots, auraient certainement permis aux Républicains d’obtenir de bien meilleurs résultats à la Chambre et au Sénat.

Mais aussi, et surtout, dans certaines élections au niveau des Etats eux-mêmes. Les Etats-Unis sont un état fédéral, avec donc des gouvernements, des gouverneurs et des secretary of state, dont la mission principale est de s’occuper des élections. Vous imaginez le danger pour la démocratie en cas de victoire.

Sur les 10 candidats pro-trump à l’élection du secretary of state, 2 seulement ont été élus. Même constat pour les gouverneurs, qui disposent de beaucoup de pouvoir : 11 pro-trump ont été écartés. Une douzième est en passe de l’être.

Dans le fameux sondage du New York Times, même si 71% des sondés estimaient que la démocratie était en danger.

Dans les élections où ça compte vraiment, au Sénat, pour les postes de secretary of state, on a pu voir qu’un certain nombre d’électeurs, parmi les indépendants ou les républicains modérés, ont préféré écarter des candidats trop dangereux.

C’est l’une des conclusions qu’on peut tirer de ces midterms, c’est l’une des conclusions que tirent certains républicains, qui ne souhaitent pas voir Donald Trump se déclarer dès demain. Mais on peut constater qu’un vote de résistance est apparu dans certains coins des États-Unis, pour défendre une certaine idée de la démocratie.

La question Déclic

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous