Diables Rouges

La diagonale de Manuel Jous : "Et à la fin, c'est la Belgique qui gagne" ?

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Par Manuel Jous

A peine fini qu'on en redemande ! Les premières palpitations ont bel et bien fait naître l'esquisse d'un roman-passion. On attend maintenant les premières lignes du chapitre deux. Dans un contexte très différent : un match amical... contre un adversaire de prestige, face auquel la Belgique a perdu ses 10 derniers affrontements, et qu'elle n'a plus battu depuis un match (amical déjà) datant de... 1954. Victoire 2-0, buts inscrits à l'époque par le Sang et Marine Paul Anoul et par le Beerschotman Rik Coppens (premier Soulier d'or belge de l'histoire...).

La nature même de l'adversaire, à l'image des autres voisins français ou néerlandais, motive d'elle-même. Quant il s'agit de jouer l'Allemagne, nul besoin de souligner l'importance de points à prendre, un contexte amical suffit. Malgré ses deux éliminations consécutives en phase de groupes de Coupe du Monde, l'Allemagne reste un géant, 14è au classement (trompeur) de la FIFA et quadruple vainqueur (en version RFA ou réunifiée) du plus grand tournoi de la planète (1954, 1974, 1990 et 2014).

Et puis, la nationalité-même du nouveau sélectionneur apporte elle aussi un caractère particulier à cette rencontre de début de mandat (il n'en avait pas été autrement avec Roberto Martinez qui avait affronté l'Espagne...dès son premier match !).

Du changement... mais pas trop

Vu qu'il est encore difficile de se projeter dans les intentions de Domenico Tedesco (que l'on apprend seulement à apprivoiser) et qu'on a déjà bien compris qu'en terme d'informations concrètes (de noms ou de système), on resterait sur notre faim (à une heure du coup d'envoi en Suède, l'ancien coach de Leipzig refusait encore de dévoiler si la défense allait être "à 3" ou "à 4"...), contentons-nous de projeter ici nos propres aspirations.

Au but, c'est une certitude (la seule), Koen Casteels célébrera sa 5è cap dans un stade qu'il connaît bien pour le fréquenter en Bundesliga (il y a d'ailleurs signé une cleansheet, le 25 février dernier, avec son club de Wolfsburg). L'ancien gardien d'Hoffenheim et (brièvement) du Werder Brême, n'a pas loupé une minute de match en championnat depuis le début de la saison. Domenico Tedesco le connaît forcément très bien. Même si Simon Mignolet avait poursuivi sa carrière internationale, pas sûr qu'il aurait disputé le match... En attendant, la Belgique s'apprête donc à aligner un 4è gardien différent en 4 matchs sur le sol allemand au XXIè siècle (Frédéric Herpoel en 2004, Stijn Stijnen en 2008, Simon Mignolet en 2011).

Devant lui, et en attendant une éventuelle alternative tactique dans les prochains mois, le plus simple est de poursuivre sur la lancée de vendredi et d'imaginer une animation en 4-4-2 (face au "4-2-2-2" hybride de la nouvelle Allemagne). Comme le sélectionneur l'a rappelé, ce système est le plus facilement et le plus rapidement assimilable par un groupe. L'idéal quand on ne dispose que de très peu de temps pour transposer ses idées...

Parce que les gauchers ne sont pas légion, on reconduirait volontiers la paire Arthur Theate-Jan Vertonghen. Vendredi, le premier a été très sollicité par l'activité constante de Dejan Kulusevski, de loin le Suédois le plus dangereux. Il a parfois été mis en difficulté (surtout en première mi-temps), mais a globalement livré un match solide et plein d'aplomb. Le second a évolué comme "guide de la jeunesse", avec un jeu long qui, "à la Alderweireld", a coupé les lignes de façon intéressante.

Pour la moitié droite de la défense, honneur à la terre d’accueil. Wout Faes a montré qu’il pouvait évoluer avec autorité dans l’axe, Timothy Castagne que le poste de back droit lui convenait parfaitement (même s’il bride logiquement ses allants offensifs). Exit le duo de Leicester, place au Made in Germany avec un Sebastiaan Bornauw, déjà appelé au jeu en Suède, et ancien joueur de…Cologne. L’occasion pour lui, comme pour Faes en Suède, de racheter des débuts mitigés en sélection. Bornauw accompagné sur sa droite par Thomas Meunier, qui n’a tout de même pas été appelé par Tedesco uniquement pour étoffer le quota d’Ardennais…

Au milieu, histoire d’éprouver la complémentarité naissante entre Amadou Onana et Kevin de Bruyne, on espère que le duo sera reconduit, peut-être avec des permutations à leurs côtés. Ainsi, on verrait bien Dodi Lukebakio, l’éclair de Stockholm, aller se glisser sur le flanc gauche, sur son bon pied donc, et ainsi offrir le flanc droit à l’un des deux remplaçants de vendredi : Johan Bakayoko (déroutant pour ses premières minutes sous le maillot des Diables Rouges !) ou Alexis Saelemaekers. Orel Mangala, Roméo Lavia, Dennis Praet et Charles De Ketelaere espèrent légitimement recevoir quelque chose aussi, même si cela a été le cas déjà pour le premier cité en Suède avec 29 minutes prestées.

Enfin, devant, comment ne pas reconduire un Romelu Lukaku, qui a marqué autant de buts en un match de sélection qu’en une saison entière avec l’Inter Milan ( !) ? Pour ménager sa monture et offrir un peu plus de temps que…une minute à Loïs Openda, on imaginerait volontiers le remplacement de l’un par l’autre autour de l’heure de jeu. Et pour seconder le meilleur buteur absolu de l’histoire des Diables Rouges (71 pions désormais), on plaide lourdement pour un Leandro Trossard qui, on le sait, peut beaucoup mieux que ce qu’il a montré dans la Friends Arena de Stockholm et qui a certainement à cœur de le prouver face à la défense allemande, remaniée autour de Marc-André Ter Stegen

>> Compo espérée : CasteelsTheate, Vertonghen, Bornauw, MeunierLukebakio, Onana, De Bruyne, SaelemaekersTrossard, Lukaku

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