Spécialisée dans les financements de court terme pour les entreprises, la société britannique Greensill a déposé le bilan il y a deux jours. Cela pourrait avoir des conséquences en région liégeoise puisque cette société constituait le bras financier du groupe sidérurgique Liberty Steel, qui possède plusieurs sites dans la province.
Pour rappel, en 2019, l’homme d’affaires indo-anglais Sanjeev Gupta, le patron de Liberty Steel, avait repris une partie des sites d’Arcelor Mittal à Liège et à Dudelange. Ce, suite à une décision européenne en matière de concurrence.
Un investissement de 100 millions toujours attendu à Liège
À l’époque, Liberty Steel avait promis d’investir 100 millions d’euros dans les installations liégeoises. "Les investissements annoncés par Liberty Steel, même avant la faillite de Greensill, n’ont jamais été respectés", soulève Vincent Napoletano, permanent Setca chez Liberty Steel. Alors avec la faillite de la société de financement anglaise, le syndicaliste a peu d’espoir que cet engagement soit jamais tenu.
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Il est même inquiet quant à la survie de Liberty Steel à Liège et à Dudelange. "Depuis le début, nous connaissons des problèmes financiers puisque la trésorerie n’a jamais été adaptée. Nous sommes sous perfusion. Nous vivons sous un système de factoring qui ne nous permet pas d’acheter en temps et en heure les matières, de payer à temps les fournisseurs", déplore le permanent Setca.
Nous subissons déjà les premières conséquences de la faillite de Greensill.
"Nous sommes inquiets pour la survie de l'entité Liberty Liège-Dudelange"
Selon Vincent Napoletano, les fournisseurs, marchés et clients n’avaient déjà que peu de confiance envers le groupe sidérurgique. Alors avec l’annonce de la faillite de son principal prêteur, ça ne peut qu’empirer. "D’ailleurs nous subissons les premières conséquences de cette faillite puisqu’Arcelor Mittal, qui nous fournit en matières premières, vient d’annoncer qu’il suspend tout approvisionnement vers les sites de Liberty Liège dans les heures qui vienne", regrette-t-il.
De quoi faire craindre le pire aux 760 travailleurs du groupe sidérurgique à Liège. "Aujourd'hui, avec ce qu'il se passe, nous sommes même inquiets simplement pour la survie de l'entité Liberty Liège-Dudelange, et peut-être pour d'autres qui font partie de Liberty Steel", conclut Vincent Napoletano.