Les situations sont très variables : le processus d’expulsion peut se terminer naturellement ou nécessiter la prise d’un médicament chez soi ou une intervention chirurgicale. Mais les saignements peuvent durer longtemps.
Chaque femme le vit différemment. "Certaines ne veulent pas s’arrêter pour ne pas perdre de revenu. D'autres craignent de révéler leur grossesse et qu’on se dise : 'Elle veut un enfant, elle n’est pas fiable'. D’autres préfèrent rester dans l’action pour penser à autre chose", observe Mathilde Lemiesle, qui a vécu quatre fausses couches et a fondé avec Sandra Lorenzo le collectif "Fausse couche, vrai vécu". "On s’est aperçu un vendredi que le cœur ne battait plus."
"Je me sentais incapable d’aller au travail, je ne voulais pas pleurer devant les collègues."
"J’ai demandé si j’avais un arrêt maladie, on m’a dit : 'Pas besoin, ça va se passer pendant le week-end'. Le lundi, j’ai perdu l’embryon dans les toilettes au bureau. J’étais sous le choc", raconte Elsa (prénom modifié), une cadre de 35 ans. En raison de complications, l’hôpital lui donne des rendez-vous à des horaires imposés. "Une collègue m’a dit : 'Tes rendez-vous médicaux, tu peux les prendre sur ton temps perso.'"