Voilà, la fédération belge de tennis vient de terminer son grand partage. Les postes des deux capitaines sont attribués, les T2 désignés dans la foulée. Darcis et Bemelmans pour l’équipe de coupe Davis, Fissette et Flipkens pour la Billie Jean King. La répartition n’est linguistiquement pas équitable mais au final personne ne s’offusque. Qu’importe. La puissante fédération flamande " Tennis Vlaanderen " profite de la faiblesse grandissante de l’AFT qui depuis le départ d’André Stein semble se complaire dans son rôle de victime consentante.
Le choix de Steve Darcis comme capitaine de coupe Davis était indiscutable. Une évidence qui ne se conteste pas au contraire du choix de son adjoint. Un nouveau surréalisme à la belge. Le T2, l’homme de confiance, le relais du capitaine vers les joueurs ne sera autre que… Ruben Bemelmans, l’adversaire de Darcis dans la course au capitanat. Une décision que personne ne comprend mais que l’AFT a passivement accepté sans compensation. Du côté féminin, Tennis Vlaanderen aura même réussi un autre tour de force, nommer Wim Fissette, qui n’était pas candidat, au poste de capitaine flanqué de Kirsten Flipkens comme adjointe. Si sportivement la décision n’est pas contestable, on peut malgré tout se poser la question de savoir pourquoi l’association francophone n’a pas exigé la parité linguistique dans ce duo ?
Tennis Vlaanderen dicte sa loi. Elle aurait tort de s’en priver.
Le sport en Flandre est une religion. Le monde politique le sait. En subsidiant les fédérations à travers son programme Top Sport, il accentue leurs positions dominantes face à leurs homologues francophones. La communauté française est à la traîne, c’est criant. Le cas du tennis n’est malheureusement pas isolé. La " flamandisation " des instances est en marche. Le foot et le vélo sont dans la même mouvance, à croire qu’au niveau des fédérations, en adaptant les propos de Paul Magnette : " les Flamands travaillent aussi dur que possible pendant que les Wallons veulent profiter de la vie ".