Le CERPE, Centre de Recherche en Economie Régionale et Politique Economique de l’Université de Namur, analyse régulièrement les finances des entités fédérées. La dernière étude chiffre les perspectives de la Fédération Wallonie-Bruxelles: d’ici 2027, la situation se dégrade au point de peser sur son avenir.
Le scénario étudié
Quand les chercheurs tentent de voir quelle pourrait être la situation dans 5 ans, ils font une simulation plancher. Autrement dit, ils supposent que, hors inflation, aucune dépense ou recette ne sera modifiée, aucune décision ne sera prise dans un sens ou dans l’autre. Mais c’est rarement le cas: les charges nouvelles se présentent plus souvent que des recettes supplémentaires.
Dette abyssale
Or, d’ici 2027, selon les auteurs de l’étude, dans ce scénario plancher, la dette de la Fédération Wallonie-Bruxelles va culminer à près de 18,8 milliards. C’est le résultat de recettes qui augmentent (de 1,4%) pendant que les dépenses progressent davantage (de 1,9%).
Nœud indémêlable
C’est donc une trajectoire qui n’en finit pas de se dégrader et qu’il semble difficile d’interrompre: la Fédération qui ne dispose pas de ressources fiscales propres emprunte sur un marché où les taux d’intérêt commencent à augmenter. Et par ailleurs, elle supporte des charges pour la plupart incompressibles et constituées surtout de salaires.
Nouvelle réforme de l’Etat
A ce rythme, le CERPE s’attend à ce que, en 2027, le montant de la dette représente 1,5 fois le montant des recettes. Le constat appelle une conclusion évidente. C’est une situation intenable qu'on ne voit déboucher que sur deux scénarios: soit l’institution est vidée de sa substance, soit son avenir est lié aux prochaines négociations institutionnelles auxquelles on s’attend.