Ronald Reagan, avant d’être élu à la présidence, est déjà bien connu en Amérique, puisqu’il est acteur hollywoodien. Il a joué principalement des seconds rôles dans des westerns, mais il n’en est pas moins devenu célèbre. Président du syndicat des acteurs, il deviendra par la suite gouverneur républicain de Californie pour deux mandats, avant de se lancer plusieurs fois dans la course à la présidentielle. Il faudra attendre sa troisième candidature, en 1980, pour qu’il accède à la Maison-Blanche.
Ronald Reagan, quand il se présente, c’est vrai que beaucoup s’en moque en disant " haha, voilà un acteur de série B qui veut faire le président ". Mais c’est quand même ignorer qu’il a cette expérience politique de gouverneur de Californie, que c’est un poids lourd au sein du parti républicain, et puis surtout sa force, c’est qu’il projette un optimisme, une foi en l’avenir qui fait totalement défaut au président Jimmy Carter (Nicole Bacharan)
L’Amérique ne va pas bien, elle doute. Son économie a été très durement frappée par la crise pétrolière. Le chômage s’envole, et le pays recule face aux Soviétiques sur le plan géopolitique. " Make America Great Again ", c’est déjà le slogan de campagne de Reagan.
Le président va redonner la confiance dans la grandeur de l’Amérique. Il va enclencher plusieurs réformes, notamment sur le plan économique, en baissant les impôts, en minimisant le rôle de l’État dans l’économie et dans l’aide sociale. Dans cette optique, il supprime les pensions et les allocations sociales. Car une partie de la population a le sentiment de payer des impôts pour financer la paresse de celles et ceux qui ne veulent pas travailler.
L’heure est à l’ultralibéralisme, à la désindustrialisation, au règne de la bourse, à la mondialisation extrême. Reagan s’inspire de ce qui se fait dans la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher. Et sur la durée, ça marche, l’économie se porte bien. Mais tout le monde n’en profite pas, les laissés-pour-compte sont de plus en plus nombreux, et le système va finir par éclater et provoquer les crises économiques à répétition que nous avons connues.
Le 3 août 1981, les aiguilleurs du ciel se mettent en grève. Ils revendiquent de meilleurs salaires, 32h de travail par semaine et un matériel plus moderne. Seule la moitié des vols sont assurés dans tout le pays. La réponse de l’ancien syndicaliste Reagan est ferme : les aiguilleurs sont des fonctionnaires fédéraux et la loi stipule qu’ils ne peuvent pas faire grève contre l’État. Ceux qui ne viendront pas travailler sous les 48h seront renvoyés. 11000 travailleurs perdent leur emploi.
Cette Amérique forte, puissante, implacable, fait rêver dans le reste du monde, et surtout en Europe, mais aussi en Amérique latine. Le pays devient le modèle à suivre sur le plan économique. C’est l’heure de gloire de rêve américain comme on l’imagine au cinéma.