La fonctionnaire déléguée du Brabant wallon visée par une enquête interne après un incident survenu au sein de son administration à Wavre

Alors, que s’est-il passé? Fin mai, un agent immobilier, mécontent du traitement réservé à l’une de ses affaires, s’en prend à l’agent du Service public de Wallonie chargé d’examiner son dossier d’urbanisme, une histoire de permis dont les conditions n’auraient pas été respectées. Insultes et menaces écrites, l’individu ne fait apparemment pas dans la dentelle pour exprimer son désaccord.

Devant la tournure que prend ce dossier, le fonctionnaire le transfère le jour même à sa supérieure, Nathalie Smoes. Ce qu’il ne sait pas, c’est que l’agent immobilier qui l’a invectivé est le compagnon de la fonctionnaire déléguée. Et cette dernière n’aurait pas jugé bon de l’en informer.

Le lendemain, l'agent immobilier fait irruption dans le bâtiment qui abrite les services de Nathalie Smoes, sa compagne. A nouveau, il menace, insulte et tente d’intimider plusieurs personnes présentes. Le ton monte, la police est appelée à la rescousse et embarque l’individu. Deux employés du Service public de Wallonie déposent plainte contre lui.

Ce jour-là, Nathalie Smoes ne serait pas intervenue, ni pour tenter de calmer son compagnon, ni pour protéger son équipe. Elle aurait même fait revenir son compagnon le lendemain pour finalement lui délivrer un document attestant que son dossier était en ordre, ce qui a semble-t-il provoqué un sérieux malaise dans son service. N’y aurait-il pas, en effet, conflit d’intérêts au bénéfice d’un proche?

Le récit de ces événements est rapidement remonté dans les hautes sphères de l’administration wallonne. Une enquête interne a été ouverte, mais elle est suspendue jusqu’à ce que Nathalie Smoes, en congé de maladie, puisse être entendue. C’est aussi parce qu’elle est sous certificat médical que la fonctionnaire déléguée n'est pas en mesure de répondre à nos questions, nous a-t-elle fait savoir.

Quant aux plaintes visant l'agent immobilier, elles ont fait l’objet d’une information judiciaire qui a débouché sur le renvoi de l’intéressé en correctionnelle pour harcèlement et menaces à l’encontre de fonctionnaires régionaux. Le dossier introduit devant le tribunal a été remis à avril 2022.