L'Arctique se réchauffe bien plus vite que le reste de la planète. Ce réchauffement "accroît le déficit en eau des sols, avec une évaporation et donc une humidité de l'air accrue, provoquant une multiplication des éclairs, et tout ceci conduit à un plus grand risque d'incendies", a détaillé Bo Zheng.
En général, environ 80% du carbone relâché par des feux de forêt sont ensuite réabsorbés par la végétation qui repousse la saison suivante. Mais 20% restent dans l'atmosphère, contribuant ainsi à l'accumulation de CO2. En outre, plus les incendies se multiplient, moins la végétation a le temps de repousser et une partie croissante de ces émissions pourrait ne pas lui revenir.
"Cette étude contribue à l'ensemble de preuves croissantes indiquant que les feux de forêt et de toundra deviennent de plus en plus larges et fréquents aux latitudes plus élevées de l'hémisphère nord", commente David Gaveau, qui étudie les feux de forêt mais n'a pas participé à ces travaux.
"Cette situation est préoccupante pour l'avenir."
Alors que faire ? Déjà, surveiller la situation "de très près" dans ces régions, a déclaré Steve Davis, également co-auteur de l'étude. D'autres études ont suggéré qu'il pourrait être intéressant, "en termes de dollars par tonne de CO2 évitée, d'envoyer des pompiers stopper ces feux au lieu de les laisser brûler comme actuellement". Quoi qu'il en soit, selon Philippe Ciais, "nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas nous préoccuper des ces zones naturelles".