Planter des essences plus résistantes au réchauffement climatique pour créer la forêt de demain, c’est le pari de "Trees for future", un projet porté par la Société Royale Forestière de Belgique.
Ce mardi, deux nouvelles essences ont été plantées à Durbuy : 400 chênes de Hongrie et 400 pins de Bosnie. "Le pin de Bosnie pousse dans sa région d’origine dans des sols très secs", explique Nicolas Dassonville, le responsable du projet. "C’est donc un bon candidat pour le climat plus sec de l’avenir". Pour le propriétaire de la parcelle concernée, François-René Greindl, il s’agit là d’un investissement essentiel pour le futur. "On se dit que l’industrie aura peut-être besoin de bois et le bois en Wallonie, c’est une ressource renouvelable. C’est la seule. Alors ne pas faire tous les efforts qu’on peut pour la développer, je trouve que c’est un peu criminel".
Un peu plus haut, sur une autre parcelle de François-René, une espèce de pin plantée pour les mêmes raisons l’année dernière se porte plutôt bien. "Il est très beau et il n’a aucune attaque de quoi que ce soit, donc c’est une essence qui a de l’avenir", se réjouit Raphaèle Van Der Perre, responsable du suivi du projet.
Une forêt plus résiliente
Aujourd’hui, les arbres les plus présents en Belgique sont le sapin, les chênes et les hêtres. Mais en diversifiant les espèces, les risques de pénuries sont moins importants face au réchauffement climatique. "Si une espèce ou une provenance a un problème, vous ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, vous avez les autres espèces qui peuvent procurer une forêt beaucoup plus résiliente", se félicite Alain Servais, le directeur du comptoir forestier au Service public de Wallonie.
Une trentaine d’espèces étudiées
Trees for future se développe depuis 3 ans, et compte une centaine de parcelles en Belgique. Au total, une trentaine d’espèces qui poussent habituellement plus au sud de l’Europe sont testées chez nous. “Ce sont des espèces qui sont connues pour ne pas être particulièrement attaquées par un champignon ou un insecte”, détaille Nicolas Dassonville. "Des espèces qui n’ont pas un impact négatif sur la biodiversité, donc qui ne sont pas envahissantes". Pour des résultats réellement concrets du projet Trees for future, il faudra attendre encore une dizaine d’années.