Le Palais des Beaux-Arts de Lille présente jusqu’au 19 septembre une exposition autour de l’arbre et de la forêt, intitulée La forêt magique. Elle réunit une collection d’œuvres du passé et de créations contemporaines pour approcher l’arbre dans tous ses états.
La représentation de l'arbre.
Pleasant Places de Davide Quayola est une vidéo à 360 degrés qui se déploie sur une structure circulaire de 170 m2. L’œuvre montre la campagne provençale telle qu’a pu la voir Vincent Van Gogh. Les arbres sont agités par le mistral. Les branches à l’instar de grands pinceaux transforment à coups de pixels la forêt en peinture vivante, impressionniste ou expressionniste avant de flirter avec l’abstraction.
Le spectateur pénètre dans les salles d’exposition comme dans un sous-bois au crépuscule. Des portraits d’arbres de la peinture classique, de Constable et de Corot, apparaissent dans la pénombre. Les salles baignent dans une lumière bleutée en adéquation avec les atmosphères surnaturelles du symboliste belge William Degouve de Nuncques.
L'imaginaire de l'arbre
Une forêt de tableaux théâtralise l’imaginaire de l’arbre, car La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles. Les Correspondances baudelairiennes invitent à pénétrer le mystère de l’arbre qui cache la forêt. L’arbre est singulier dans le regard du peintre ou du promeneur. Il est un vivant végétal, un individu comme l’humain qui envisage chaque hêtre comme un être unique.
L’arbre est un réceptacle de la spiritualité. Lié au sacré, il est vénéré comme l’intermédiaire entre le monde souterrain et les sphères du divin. Dans le domaine profane, il hante un espace archaïque qui résiste à la civilisation. Il enchante l’univers des contes et des légendes dont le merveilleux est une invite à la rêverie.
Régis Cotentin, un des commissaires de l’exposition, au micro de Pascal Goffaux.