Premier long-métrage de Serge Mirzabekiantz, "Le cœur noir des forêts", sorti en 2021, raconte les aventures de deux jeunes êtres solitaires, interprétés par Elsa Houben et Quito Rayon Richter.
Nikolaï, quinze ans, vit dans un foyer. Quand on lui demande où sont ses parents, il dit qu'ils sont morts dans un accident de voiture et qu'il est le seul à avoir survécu. Mais la vérité est plus dure : il a été abandonné dans la forêt et la quête de ses origines le hante. Quand Camille débarque au foyer, elle a aussi quinze ans. Elle teste sans cesse les limites, se drogue et a des relations sexuelles sans protection. Nikolaï la convaincra de partir avec lui dans la forêt et de faire un enfant.
Ils ont ce besoin de fuite, de vouloir quitter le monde des adultes pour devenir des adultes.
Le film soulève de nombreuses questions, dont celles-ci : pourquoi est-ce qu’on veut des enfants, et est-ce qu’il y a un âge pour en faire.
"Quand on parle des adolescents, c’est souvent des grossesses accidentelles, et du coup la question est souvent : est-ce qu’on le garde ou on ne le garde pas. Il y a des magnifiques films qui ont été faits là-dessus. J’avais plutôt envie de me poser la question : et si ce désir venait à un moment donné à un âge précoce, là où on a le sentiment peut-être que ce désir n’existe pas."
Dans cette histoire sans antagoniste, la forêt sombre est un cocon pour ces deux adolescents, mais elle est en même temps assez inquiétante. Souvent dans la brume, dans l’humidité, elle paraît hostile aux deux héros.
"C’était surtout l’idée d’en faire un troisième personnage", explique Serge Mirzabekiantz. "Un personnage est ambivalent donc il peut être à la fois doux et inquiétant [...]. Cette forêt était un miroir. Un miroir de leurs peurs, de leurs fantasmes, des mensonges aussi qu’ils ont l’un et l’autre. Et forcément avec du noir et de la lumière."