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La formation d’Anderlecht prise en exemple : "une référence en Europe dans la transition des jeunes vers l’équipe première"

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Par Martin Weynants avec Charly de Waseige

Le centre de formation du Sporting d’Anderlecht est devenu au fil des années une référence en Europe. Un modèle pris en exemple par les clubs étrangers. L’association européenne des clubs (ECA) a réuni 55 clubs, issus de 35 pays, pendant deux jours à Bruxelles. Le but ? Partager les secrets et les recettes de cette formation qui a fourni une quinzaine de joueurs aux Diables rouges ces dernières années.

Vincent Kompany, Romelu Lukaku ou Youri Tielemans, des noms qui résonnent aux oreilles des fans de foot. Et bien au-delà des frontières belges. Ils sont les fleurons de la formation anderlechtoise, la fierté de la RSCA Academy. Ces dernières années une quinzaine de joueurs passés par Neerpede sont venus grossir les rangs des Diables rouges. "Si on avait un budget beaucoup plus important et qu’on avait pu garder tous ces joueurs, on aurait pu compter sur une véritable dream team", sourit Jean Kindermans, directeur technique du centre de formation d’Anderlecht.

La qualité du travail effectué à Neerpede est reconnue à l’étranger. C’est pour cela que certains clubs sont venus s’inspirer de la manière de fonctionner d’Anderlecht. "Pour nous une référence dans le monde des académies et dans le processus de développement de talents. C’est un club qui a une philosophie très forte, qui a mis en place un système d’éducation exceptionnel. Aujourd’hui, c’est une référence en Europe dans la transition des jeunes vers l’équipe première et même vers l’équipe nationale", explique Pouya Yaghoubinia, analyste du développement du foot à l’ECA.

"25% par génération passent pro"

Derrière les résultats, les noms et les chiffres, il y a une philosophie et beaucoup d’investissements. Au total plus de 100 personnes sont impliquées dans le développement des jeunes talents dont 25 entraîneurs, 6 préparateurs physiques, 4 entraîneurs des gardiens et une cellule pédagogique forte de 5 éléments.

"Anderlecht a une réputation élevée au niveau de la formation. Ces dix-douze dernières années, on a accéléré et on a eu pas mal de succès dans la transition du centre de formation vers l’équipe première. Grâce au retour de Vincent (Kompany), qui connaît Neerpede comme sa poche et qui a eu l’audace de donner des opportunités à des joueurs de 16-17-18 ans. Des joueurs qui maintenant doivent confirmer", Jean Kindermans Pour comprendre ce qui fait la spécificité des "purple talents". Accueillir ces clubs est "compliment pour le centre de formation et ses entraîneurs".

220 joueurs sont inclus dans le programme un programme de formation qui collabore avec une dizaine de clubs à travers la Belgique. L’exigence est au cœur du projet "Quand on revendique atteindre le niveau professionnel, il faut être pointu. Dès les U8, il y a un système de détection et de scouting d’un niveau élevé. Ce n’est pas donné à tout le monde de rejoindre Anderlecht dès le plus jeune âge. Mais ceux qui persistent, ceux qui ont le talent peuvent tôt ou tard trouver embauche ici." Certains restent sur le bord du chemin. "C’est la dure loi du sport de haut niveau. A chaque fois qu’un jeune doit partir, je lui dis que ce n’est pas parce qu’on quitte Anderlecht qu’on ne peut pas y revenir. C’est pour ça qu’on ne forme pas que des footballeurs mais aussi des êtres humains. On leur dit de se focaliser d’abord sur un diplôme scolaire. Parce que seuls 25% par génération passent pro".

L’objectif N.1, un retour sur investissement sportif

"Le 'core business' est de former le plus de joueurs possibles. Seule la crème de la crème y parvient. Le premier objectif du centre de formation du club est d’avoir un retour sur investissement sportif : connaître des succès collectifs ou individuels (meilleur buteur, Soulier d’Or)". Une ambition qui se heurte parfois à la réalité. "La situation financière actuelle du club fait qu’on doit parfois privilégier la piste du départ d’un joueur pour renflouer les caisses du club."

Anderlecht est un des bons élèves de la formation en Belgique mais il n’est pas le seul. "Le FC Bruges, Genk, Gand, Charleroi ou Malines travaillent très bien. La Belgique est un petit pays mais est un bel exemple en Europe dans le développement des talents", pointe Roberto Martinez avec sa casquette de Directeur technique de l’Union belge. "Nous sommes fiers de notre formation. Nous travaillons selon un plan bien établi et clair, des U15 au U21. Nous travaillons aussi bien tactiquement que techniquement, mais aussi psychologiquement. L’équipe nationale s’appuie sur les clubs. Et dans l’autre sens représenter son pays est quelque chose d’unique, qui vous sort de votre zone de confort et vous prépare pour la suite. Beaucoup de jeunes quittent la Belgique pour finir leur développement dans des championnats exigeants. Nous devons nous assurer que les talents quittent la Belgique quand ils sont prêts à le faire."

Un équilibre qui n’est pas toujours facile à trouver, un message qui n’est pas toujours compris par les jeunes et leurs parents.

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