La France éliminée dès la phase de poules ? La malédiction du champion du monde guette les Bleus

Premier vainqueur de la Coupe du monde en 1930, à domicile, l’Uruguay est donc le premier pays à devoir défendre son titre. Mais dans le contexte historique de l’époque, la Coupe du monde 1934 n’est pas celle attendue.

Jouée dans une Italie dirigée par Benito Mussolini, la compétition est boycottée par de nombreux pays, surtout sud-américains, et l’Uruguay ne prend pas la direction du pays transalpin. L’origine de la malédiction vient peut-être de là…

Le deuxième pays touché par la malédiction l’est également lors de cette triste période de l’histoire. Les éditions 1942 et 1946 annulées en raison de la guerre, l’Italie, sacrée en 1938, doit défendre ses chances en 1950, soit 12 ans après son titre, une éternité en football.

La Squadra est également touchée par un drame. En 1949, le Torino, cinq fois de suite champion d’Italie est décimé suite à un accident d’avion qui fera 31 morts, dont 8 internationaux.

La Squadra ne se rend donc pas au Brésil dans les meilleures circonstances pour défendre son titre. Deuxième de son groupe derrière la Suède, l’Italie est éliminée d’une compétition remportée par l’Uruguay.

Si les deux premières victimes de la malédiction le sont dans des circonstances particulières, le Brésil débarque en Angleterre en 1966 avec le statut de double tenant du titre.

Pelé, Garrincha, Jairzinho, la ligne offensive de la Seleçao a de l’allure et les deux premiers marquent d’ailleurs dans le premier match de poule du Brésil, une victoire 2-0 face à la Bulgarie.

Mais la suite de la compétition se corse et le Brésil s’incline face à la Hongrie de Puskas et face au Portugal, les deux fois sur le score de 3-1 et est éliminé.

Une sortie en phase de poule qui fait tâche après deux titres, d’autant plus qu’en 1970, les Brésiliens vont à nouveau soulever la Coupe du monde. 1966 marque donc la première vraie trace de la malédiction du champion du monde.

Mais la malédiction disparaît pendant de nombreuses années. 36 pour être exact. 8 Coupes du monde lors desquelles le champion du monde en titre sort de la phase de poule. Vient alors la Coupe du monde 2002 qui se déroule en Corée du Sud et au Japon.

La France vient de remporter le Mondial 98 à domicile en dominant le Brésil 3-0. Les Bleus remportent ensuite l’Euro 2000 et débarquent donc en Asie avec de grandes ambitions.

La Coupe du monde 2002 sera pourtant un énorme loupé pour les Bleus. La pire phase de groupe d’un champion du monde en titre. 0 victoire, 0 but marqué, la France est touchée par l’absence de Zidane lors des deux premières rencontres.

Battus 1-0 par le Sénégal et après un nul 0-0 face à l’Uruguay, les Bleus voient une dernière chance de se qualifier face au Danemark avec le retour de Zizou. Mais la France se loupe encore et s’incline 2-0 face aux Danois.

Un loupé historique qui se conclut donc avec une petite unité et zéro but marqué. La malédiction qui va se montrer très puissante au 21e siècle est lancée.

Si le Brésil s’en sort en 2006, en 2010, la malédiction frappe encore. L’Italie, qui s’est adjugé le titre lors du Mondial allemand de 2006, va vivre une très mauvaise expérience en Afrique du Sud en 2010.

Placée dans le groupe F avec le Paraguay, la Slovaquie et la Nouvelle-Zélande, la Squadra fait office de grande favorite de sa poule.

Pourtant, les Italiens vont totalement se louper. Deux partages 1-1 face au Paraguay et la Nouvelle-Zélande, une défaite 3-2 lors du dernier match face à la Slovaquie, l’Italie est à côté de la plaque et sort par la petite porte en terminant dernière de son groupe.

Si l’on retient surtout l’affaire du bus de l’Equipe de France, l’élimination de l’Italie dans un groupe très abordable est également un moment fort de ce Mondial 2010.

Avec la sortie de l’Italie, la série est lancée et la victime suivante se nomme l’Espagne. Sacrée en 2010, la Roja sort également de deux Euros remportés en 2008 et 2012. Trois compétitions remportées de suite, l’Espagne est un épouvantail du football mondial et a de l’ambition au moment de s’envoler pour le Brésil.

Mais les Espagnols retombent rapidement sur terre. Balayée 5-1 par les Pays-Bas pour son premier match de poule, la Roja montre de gros signes de faiblesse. Battue 2-0 par le Chili lors du deuxième match, l’Espagne remporte tout de même sa troisième rencontre face à l’Australie (3-0) pour éviter l’humiliation totale.

Trois points, un total insuffisant pour se qualifier et l’Espagne quitte donc le Mondial 2014 par la petite porte avec notamment une grosse claque face aux Pays-Bas qui marque la fin d’une ère.

Dernière victime en date de la malédiction du champion du monde, l’Allemagne. Si le Mondial 2014 a marqué la fin de la domination espagnole, il a sacré une Allemagne qui a humilié le Brésil, à domicile, en demi-finale avec un historique 7-1.

Mais en 2018, en Russie, les Allemands n’affichent pas le même état de forme, notamment à cause d’un manque d’efficacité criant devant le but adverse.

La compétition débute par une défaite 1-0 face au Mexique. Les Allemands réagissent au deuxième match en s’imposant dans les dernières minutes face à la Suède grâce à un coup franc de Kroos (2-1).

On pense alors la Mannschaft lancée mais elle échoue pourtant lors du dernier match de poule face à la Corée du Sud. Dominatrice, l’Allemagne ne parvient pas à marquer et est surprise sur deux contres dans le temps additionnel par les Coréens (2-0) et se voit donc éliminée de la compétition.

Dernier pays touché par la malédiction du champion du monde, l’Allemagne n’est pas autant passée à côté de sa phase de poules que l’Italie en 2010 ou la France en 2002 et a surtout manqué d’efficacité.

Toutes les éliminations ne se ressemblent pas et il semble donc difficile de trouver des raisons logiques à cette malédiction. Une Coupe du monde, c’est un tournoi particulier, le football de sélection ne suit pas forcément la même logique que le football de club et beaucoup de facteurs peuvent entrer en compte.

Quatre années séparent les Coupes du monde et en football, c’est une durée énorme. Fin de cycle, cadres vieillissants, les équipes changent et les états de forme sont difficilement comparables tant les années peuvent jouer sur la carrière d’un joueur.

La motivation peut également être une explication. Gagner une Coupe du monde est un accomplissement que peu de joueurs peuvent se vanter d’avoir réussi à ajouter à leur palmarès. Alors au moment de remettre son titre en jeu, il est possible que certains joueurs n’aient plus aussi faim qu’au moment d’aller chercher leur première couronne mondiale.

Les situations des joueurs en club peuvent également être totalement différentes. On peut notamment le voir avec certains Diables Rouges. Si en 2018, Eden Hazard sortait d’une saison pleine avec Chelsea, en 2022, il débarque au Qatar en n’ayant eu que très peu l’occasion de quitter le banc du Real Madrid pour fouler les pelouses de Liga.

Quoi qu’il en soit, la France, sacrée en 2018, pourrait être la suivante sur la liste des pays victimes de la malédiction du champion du monde. Elle l’a déjà été en 2002 et si l’on regarde la préparation des Bleus, on peut s’apercevoir que la malédiction a peut-être déjà commencé à faire effet. Décimée par les blessures, l’Equipe de France sera privée de cadres comme Paul Pogba, Ngolo Kanté ou Karim Benzema pour défendre son titre. Alors quatrième champion du monde consécutif à être éliminé en phase de poule ou fin de série pour la malédiction ? Réponse le 30 novembre aux alentours de 18h après la troisième et dernière rencontre du groupe D face à la Tunisie.