La France prend la présidence tournante du Conseil de l’UE avec pour objectif la "relance, puissance et appartenance" européenne

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Par Anthony Roberfroid

La France prend aujourd’hui la présidence du Conseil de l’Union Européenne, une présidence tournante qu’elle tiendra durant 6 mois jusqu’au 30 juin 2022.

Grâce à ce poste, la France va insuffler les objectifs à long terme du vieux continent. Avec la République tchèque et la Suède qui suivront à la présidence, l’Hexagone entame une période de 18 mois en trio visant à mener à bien les travaux du Conseil de l’Union Européenne et ce, en étroite collaboration le président "stable" du Conseil européen Charles Michel.

Quel sera le rôle de la France ?

Durant sa présidence, la France aura pour objectif d’assurer la continuité des travaux du Conseil de l’UE et elle tiendra un rôle de médiation.

Concrètement, l’État Français sera en charge de planifier et d’organiser les différentes réunions du Conseil de l’UE qui rassemblent les différents ministres des Vingt-Sept ou des représentants de la société civile. Un peu plus de 400 rendez-vous ont déjà été organisés

Seule exception, il n’organisera pas les réunions concernant les Affaires étrangères, qui sont préparées par le Haut-représentant de l’Union en charge de la politique étrangère et de la sécurité.


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D’un point de vue politique, la France jouera un rôle de médiateur afin que des consensus soient établis entre les Vingt-Sept États membres. Elle représentera aussi le Conseil dans ses relations avec les autres institutions européennes (Conseil des ministres, Commission européenne et Parlement européen).

Paris profitera également de sa présidence pour mettre en avant des objectifs qu’elle veut fixer à l’Europe.

Quelles sont les priorités voulues par Emmanuel Macron ?

Lors d’une conférence de presse tenue à l’Elysée en décembre, Emmanuel Macron a présenté les ambitions françaises pour l’Europe. Sous la devise "Relance, puissance et appartenance", les grandes lignes sont tracées.

La principale ambition voulue par Emmanuel Macron est de renforcer le rôle de l’Europe d’un point de vue géopolitique et d’assurer sa souveraineté : "S’il fallait résumer en une phrase l’objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin" avait-il déclaré lors de la présentation de ses intentions à la presse avant de rajouter son désir d’unité : "Face à toutes ces crises qui percutent l’Europe, nombreux sont ceux qui voudraient ne s’en remettre qu’à la seule nation. Ces nations sont notre force, notre fierté, mais l’unité européenne est leur complément indispensable. Nous devons agir en Européens, nous devons penser en Européens".

Une vision qui est d’ailleurs soutenue par la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, alors que la présidence française du Conseil de l’UE commence aujourd’hui en parallèle avec la présidence du G7 par l’Allemagne.

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Emmanuel Macron fait de l’appartenance européenne une de ses priorités, espérant "construire et développer un imaginaire européen commun, par la culture, nos valeurs et notre histoire commune". Le président Français met également en avant son désir d’établir une législation européenne sur les salaires minimums, de réguler les géants du numérique et de créer une taxe carbone aux frontières européenne sur les produits importés.

Au cours de ces six mois de présidence, la France désire aussi réformer l’Espace Schengen avec la "mise en place d’un pilotage politique de Schengen". Ce pilotage se ferait au travers des réunions régulières des ministres européens en charge des questions migratoires afin de pouvoir "renforcer les contrôles aux frontières" si les Vingt-Sept l’estiment nécessaire.


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Paris soutient également la création de mécanismes de soutien d’urgence en cas de crise à la frontière d’un État européen. Une manière de fédérer davantage les Vingt-Sept dans le cadre de la crise migratoire. Emmanuel Macron souhaite aussi faire avancer les discussions autour du Pacte de Marrakech sur la migration et l’asile, présenté en septembre 2020 et qui n’est toujours pas adopté par manque d’accord des pays membres.

Le prochain État qui assurera la présidence du conseil de l’UE sera la République tchèque le 1er juillet 2022. La Belgique quant à elle tiendra ce poste en janvier 2024.

E. Macron veut réformer Schengen pour mieux protéger les frontières

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