Le transfert au Bénin porte sur 26 pièces (statues, siège royal, portes ouvragées notamment) du "Trésor de Béhanzin" provenant du pillage du palais d’Abomey en 1892. Elles sont aujourd’hui au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
Le Sénégal doit récupérer la propriété d’un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXe siècle. Détenues par le Musée de l’Armée à Paris, ces pièces sont exposées à Dakar dans le cadre d’un prêt de longue durée.
Le texte adopté par 49 voix pour et aucune contre doit maintenant être examiné par le Sénat français.
Le projet de loi répond à une volonté de refonder les relations culturelles avec l’Afrique exprimée par Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou.
Le ministre au Commerce extérieur Franck Riester a insisté sur le caractère ponctuel de ces restitutions, qui dérogent au caractère inaliénable des collections françaises, en réponse aux craintes qu’elles n’ouvrent la voie à une multiplication des réclamations et à la perte d’un grand nombre d’œuvres détenues par les musées français. Le projet "ne vaut que pour ces cas spécifiques" et ne vient "nullement déroger au principe général" sur le caractère inaliénable des collections publiques françaises, a-t-il dit. L’ancien ministre de la Culture ne s’est jamais montré favorable à un retour plein et entier des œuvres et pièces de musée spoliées dans les anciennes colonies.
D’après certaines estimations, entre 80 et 90% des objets culturels et œuvres d’art africain se trouveraient hors d’Afrique, dont une grande partie dans les musées et collections privées occidentales.