La grivoiserie remonte à très loin dans le temps : avec l’humour antique dans la pièce féministe avant l’heure Lysistrata.
Dans cette œuvre célèbre d’Aristophane, les femmes font la grève du sexe et se livrent à des échanges de gaudriole sur les performances et attributs sexuels des hommes.
Le grivois, c’est le sexe joyeux mis en mots et en conversation.
Mais aussi du côté du folklore obscène des enfants lorsqu’il s’agit de décrire le savoir sexuel qui se transmet sous forme de comptines et de devinettes. Le double langage y est monnaie courante : ainsi la comptine " la bite à papa que l’on croyait perdue c’est maman qui l’avait dans son cul " est chantée devant les adultes avec la variante " La pipe à papa que l’on croyait perdue c’est maman qui l’avait dans son sac ".
Le grivois a ses formes privilégiées : les jeux de mots sur les sons, avec un vocabulaire sexuel (vit, con, pine, nichon, pute parce que courts et propices à des échanges de lettres (pont/con, cor-nichon,…), la contrepèterie et le calembour qu’illustrent les chansonniers et les journaux satiriques comme le Canard enchaîné qui les enfile en unes, Jacques Antel auteur du célèbre recueil "Le Tout de mon cru".
Les humoristes l’ont allègrement pratiqué : Comme le disait Pierre Desproges : " Nous le savons et pas seulement de Marseille ".