Monde

La guerre en Ukraine au cœur des débats à la Conférence de Munich jusqu’à dimanche

L'invité dans l'actu : Estelle Hoorickx

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La 59e Conférence de Munich sur la sécurité s’ouvre ce vendredi avec, en toile de fond, la guerre en Ukraine et les tensions entre les États-Unis et la Chine. Quelque cent cinquante États – parmi lesquels la Belgique – seront représentés à ce forum de débats sur la politique internationale de sécurité mais ni la Russie ni l’Iran n’ont reçu de carton d’invitation.

"Ce n’est pas du tout contradictoire qu’ils ne soient pas conviés à ce forum, parce que la devise du forum est justement le dialogue pour la paix. Or, inviter ce genre de pays pour l’instant ne serait évidemment pas à propos. Et je ne pense pas que Vladimir Poutine ait actuellement l’intention de quitter son territoire, à l’heure où justement la communauté internationale, et l’Union européenne en particulier, essaie de mettre en place un tribunal qui pourrait poursuivre en justice les crimes de guerre russes", analyse Estelle Hoorickx, chercheuse à l’Institut royal supérieur de Défense, docteure en histoire et commandante d’aviation.

Les organisateurs de la conférence ont d’ailleurs argumenté leur choix et expliqué qu’ils ne voulaient pas "offrir une scène à la propagande des criminels de guerre du Kremlin". Le pouvoir russe ne sera donc pas là mais l’épouse de l’opposant russe incarcéré Alexeï Navalny participera, elle, à la réunion.

La Conférence de Munich est l’un des acquis de l’après Deuxième Guerre mondiale. Elle est créée par un officier allemand qui avait participé à l’attentat manqué contre Hitler en 1944. En 1963, en pleine guerre froide, l’officier organise une conférence à Munich réunissant à l’époque un petit nombre de pays. L’objectif est de rassembler des responsables politiques et des militaires occidentaux et américains.

"Après la chute du mur et l’effondrement de l’URSS, ce forum s’est élargi à des pays autres que des pays occidentaux, dans le contexte d’après guerre froide. D’abord à d’anciens pays du bloc de l’Est, Russie comprise, et également au fil des années à des pays émergents, des pays du Sud. Donc, au-delà de la rencontre transatlantique, ce forum est vraiment devenu mondial", précise l’historienne.

La Conférence de Munich sur la sécurité commence aujourd’hui et s’achèvera dimanche. À l’ordre du jour, essentiellement des discussions et des débats. "C’est un peu l’équivalent du Davos économique, mais au niveau des discussions de sécurité", ajoute Estelle Hoorickx.

A l’ordre du jour, la guerre en Ukraine et le nouvel ordre mondial dans la mesure où la politique d’isolement menée par les Occidentaux à l’encontre de la Russie ou de la Chine ne porte pas ses fruits. "On l’a bien vu ici dans la guerre en Ukraine, puisque 35 pays n’ont pas voté ou se sont abstenus de voter pour la résolution qui condamnait l’invasion de la Russie en Ukraine, ce qui correspond quand même à plus ou moins la moitié de la population mondiale, faut-il le rappeler. Et donc un des objectifs des Occidentaux sera d’essayer de rallier tous ces pays émergents et du Sud autour de ces valeurs qui sont défendues par des pays comme l’Allemagne, et peut-être essayer, de façon informelle, de rallier ces pays à une vision commune".

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