Bols chauds de goulash, offres d'hébergement ou tout simplement un mot de réconfort : les Hongrois ont accouru ce week-end à la frontière avec l'Ukraine pour apporter leur soutien aux réfugiés poussés sur la route par l'invasion russe.
Même le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, connu pour sa politique anti-migrants, a fait le déplacement et assoupli les strictes règles d'asile du pays.
C'est "un devoir moral", souffle Janos Molnar, qui attend au poste-frontière de Tiszabecs avec une pancarte écrite en ukrainien pour proposer le gîte à "ces gens qui ont vécu l'enfer".
"J'ai trois chambres vides à la maison", explique le quinquagénaire à l'AFP.
Son attente sera de courte durée. Il hébergera un groupe d'Ukrainiens originaires des régions meurtries de l'est, reconnaissants de cette main tendue après un long et éprouvant périple en train.
"Le voyage a été terrible", confie dans une autre localité frontalière Jacob Sonter Shirgba, qui vient de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine où les combats ont fait rage. "Nous irons dans n'importe quel pays prêt à nous accepter", ajoute ce Nigérian de 39 ans, aux côtés de sa femme ukrainienne et de leur fille d'un an.
"Humanité"
Selon les chiffres de la police, plus de 70.000 personnes sont entrées en Hongrie depuis le lancement de l'offensive russe jeudi.
Très vite, les citoyens se sont mobilisés, tout comme les organisations caritatives et les maires des villes concernées.
Zoltan Havasi, un coursier à vélo qui a fondé l'association "Budapest Bike Maffia", n'en revient toujours pas.