L’Université d’Europe centrale a été fondée par un milliardaire américain d’origine hongroise, George Soros. Sa fondation a d’ailleurs financé les études en sciences politiques du jeune Orban. Mais aujourd’hui, le Premier ministre accuse régulièrement le mécène américain d’ingérence politique. Il y a trois ans, le gouvernement a obtenu la fermeture de son université.
Dans le même temps, l’exécutif hongrois a signé un accord avec Pékin et a annoncé l’ouverture d’un campus chinois à Budapest, une première en Europe.
Il y a trois ans, le gouvernement a décidé de transformer les universités financées par l’Etat en de prétendues universités privées. Il s’agit là de fausses universités privées, parce qu’elles reçoivent toujours de l’argent public, mais elles ne sont pas soumises au contrôle public.
Ce sont maintenant des fondations qui les contrôlent, elles-mêmes contrôlées par un conseil d’administration de cinq personnes nommées à vie, constituées de proches du Premier ministre. Elles ont aussi mis la main sur des parties importantes du patrimoine national, par exemple l’institut de recherche, l’hôpital et tout ce qui appartient à l’université de médecine. Elles ont le droit d’interférer avec l’organisation de l’université au quotidien.
Apprenant cette nouvelle, l’ensemble des dirigeants de l’Université du Théâtre et du Cinéma de Budapest a décidé de démissionner et les étudiants ont occupé les bâtiments pendant deux mois.
"C’est la seule université qui a dit non", explique son recteur László Upor, dramaturge professionnel. Il a ensuite conclu un arrangement avec 5 autres universités en Europe, pour qu’elles puissent adopter leurs cours ; les étudiants ont ainsi pu continuer leurs études, contrairement aux autres universités.