Après plus de 30 ans de lutte, la langue des signes vient d’être officiellement reconnue au Pays-Bas aux côtés du néerlandais et du frison parlé dans le nord du pays.
La communauté des personnes sourdes et malentendantes pourra désormais prêter serment en signant, exiger la présence d’un interprète et dès lors faire valoir son droit d’être informé en langue des signes néerlandaise. Une bonne nouvelle pour les 15.000 sourds aux Pays-Bas dont c’est (en toute logique) la langue maternelle.
Coup d’accélérateur
Si on englobe les personnes sourdes mais aussi malentendantes, 12% de la population néerlandaise présenterait des problèmes d’audition. Depuis de nombreuses années, cette communauté milite pour que notamment les conférences de presse en temps de crise soient traduites en direct par un interprète.
Problème, ce ne fut pas encore le cas le 10 mars dernier. Le coronavirus secoue alors les Pays-Bas comme l’Europe entière. Ce soir-là, Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, tient une conférence de presse sur les mesures prises pour lutter contre la pandémie. Toutes les télévisions sont là, dont la NOS, la chaîne publique néerlandaise. Un de ses journalistes passe en direct dans le journal, derrière lui, Machiel Ouwerkerk, un jeune homme sourd de 26 ans, dresse une pancarte. On peut y lire " où est l’interprète en langue des signes dans cette situation de crise ? ". Interrogé sur son geste, il rappelle que les personnes sourdes et malentendantes veulent aussi suivre l’actualité. C’est le buzz… la revendication prend un coup d’accélérateur.