La proposition du ministre de la Justice de fortement restreindre la publicité pour les jeux de hasard a trouvé un écho favorable parmi la majorité des partis de la coalition Vivaldi, à l’exception du MR dont le président s’est dit "totalement opposé" sous motif que cela allait pénaliser de nombreux clubs sportifs, voire tuer le football. La Pro League de foot a d’ailleurs enchaîné en exprimant la crainte d’assister à une réduction des revenus de sponsoring pour les clubs professionnels. Une opposition libérale aussitôt taclée par le PS, Georges-Louis Bouchez étant accusé de confondre son rôle de président de parti et du club de football "Les Francs Borains", sponsorisé comme beaucoup d’autre part des sociétés de paris sportifs.
Sinon, quasi tous les partis ont applaudi l’initiative de Vincent Van Quickenborne d’interdire les spots publicitaires à la télévision, à la radio et dans les salles de cinémas, les publicités dans les magazines et les journaux ainsi que sur les sites web, les canaux numériques et les plateformes de réseaux sociaux. Seront également prohibés les affiches publicitaires, des pubs personnalisées par mail, poste, services de messagerie, SMS ou réseaux sociaux. Bref, ne seront plus exposées à la publicité que les personnes ayant elle-même effectué la démarche de jouer.
Plus fort, de nombreuses formations réclament que cette restriction de la publicité vise aussi tous les jeux de la Loterie, et pas seulement Scoore, sa filiale dédiée aux paris sportifs. Le CD&V par exemple, a déclaré soutenir une interdiction totale des paris sur les jeux. Les Engagés aussi, ont suggéré que la mesure d’interdiction soit étendue à la Loterie nationale au nom de la protection des consommateurs. "La mort du foot ? Et si on pensait aussi aux gens ! ? " a lancé la députée Catherine Fonck. " Les jeux de hasard peuvent être une véritable drogue. Protégeons nos jeunes et nos moins jeunes. Et que le gouvernement fédéral applique aussi l’interdiction de pub pour la Loterie nationale. Un devoir éthique".
Le secrétaire d’Etat Sammy Madhi, en charge de la Loterie, n’est pas contre, déclarant " ne pas avoir d’objection à des règles plus strictes pour la publicité pour les produits de la Loterie nationale, une société ouverte qui fonctionne en vertu d’un contrat de gestion approuvé par le gouvernement et qui s’adaptera aux nouvelles règles dès qu’elles s’appliqueront. Un ajustement est même possible sans attendre le nouvel arrêté royal du ministre de la Justice."
Le changement se produira-t-il avant la fin de l'année comme cette déclaration, soutenue par six ministres du gouvernement, pourrait le croire? Les paris, en ligne ou pas, sont ouverts!