S’habiller, faire ses courses, manger un bout ou même se coiffer, voilà des dépenses qui, mises bout à bout, peuvent peser lourd chaque mois. Et c’est encore plus le cas lorsque le budget est déjà serré. C’est pourquoi, les magasins citoyens à La Louvière proposent tous ces services à moindre coût.
Dans son salon, Diega prépare sa couleur. Sa cliente, Bellinda est venue, refaire ses mèches. "Je n’habite pas loin d’ici et c’est en marchant que je me suis demandé ce que c’était et que j’ai décidé de venir voir. C’est aussi moins cher qu’ailleurs".
Des prix démocratiques et encore plus pour les bénéficiaires du CPAS. Ils bénéficient d’une réduction de 50% grâce à une carte avantage. Car pour Diéga, le fait de se sentir bien dans sa peau doit être accessible à tous. "Les personnes qui ont des difficultés pensent qu’elles ne peuvent pas se le permettre et ce système leur donne le droit", explique-t-elle.
Coiffure, massage, épilation et même pose d’ongles. Ici les soins sont réalisés par des personnes en formation professionnelle sous les conseils de Diéga. Le but est donc aussi de former de futurs coiffeurs et esthéticiennes.
Dans le complexe, on retrouve aussi un magasin de seconde main. Les bénéficiaires du revenu d’intégration du CPAS profitent d’une réduction de moins 50% grâce à une carte avantage. © RTBF
Et si l’on a envie de faire un peu de shopping, direction le magasin de vêtements de seconde main. De nouveau à prix démocratique. "Pour pouvoir se réinsérer professionnellement, on a besoin d’avoir une image positive de soi", explique Alexia Debailleux, directrice des "magasins citoyens". "Si on ne se sent pas bien dans sa tête, on ne sait pas non plus s’investir dans la recherche d’un emploi".
Le magasin est alimenté par des dons de particuliers. Vêtements hommes, femmes, maroquinerie, chaussures, etc. On y trouve un peu de tout.
Et puis juste en face une épicerie sociale. Celle-ci est par contre réservée uniquement aux personnes qui bénéficient d’un statut du CPAS. "On fonctionne en deux temps", détaille Alexia Debailleux. "Le matin, on procède à la distribution de colis alimentaires gratuits. Et l’après-midi, c’est une épicerie sociale où on retrouve des produits 30% moins cher que dans les commerces classiques".
A l’épicerie sociale, les personnes peuvent bénéficier des colis alimentaires ou de produits à moindre coût. © RTBF
Et si vous n’avez pas l’âme à cuisiner, il reste encore le restaurant "Au pré vert". Situé au fond du complexe et muni d’une belle terrasse, le restaurant propose chaque jour un menu complet avec potage en entrée, le tout, uniquement sur l’heure de midi. "Aujourd’hui c’est un paillasson de pomme de terre avec une tomate gratinée, une petite sauce béarnaise et une cuisse volaille rôtie", explique Eric, le chef. Le tout pour 9,5 euros.
Dans la salle, des personnes venues soutenir le projet ou d’autres plus habituées. Au-delà de l’aspect convivial, le restaurant vise aussi l’insertion professionnelle. "Ici au sein du restaurant, on forme aux métiers de commis de cuisine et de commis de salle", explique Alexia Debailleux.
Et derrière les fourneaux, on retrouve Johanna. "En trois mois, j’ai déjà appris pas mal de choses. De nouvelles recettes. On apprend tous les jours donc c’est super intéressant". Johanna est engagée en régime article 60 et se formera pendant un an avant, qui sait, de rejoindre les cuisines d’un grand restaurant.
