La maison Cauchie est vendue ! Ce joyau de l’Art nouveau datant de 1905, situé rue des Francs à Etterbeek à deux pas du Cinquantenaire, a trouvé acquéreur. L’annonce intervient un peu moins de six mois après sa mise sur le marché immobilier. Prix affiché par l’agence Brussels Sotheby’s : 1.800.000 euros. Un montant qui n’a pas rebuté Thierry de Molinari, le propriétaire au travers de la société CDA, coopérative d’assurances, basée à Bruxelles et au Grand-Duché du Luxembourg.
1,650 million d’euros
"Nous avons signé l’acte de vente dès le mois de juillet, sans passer par un compromis, pour un prix d’achat négocié à 1,650 million d’euros", livre en toute franchise Thierry de Molinari auprès de la RTBF. "Même si la valeur d’un bien comme celui-là est très subjective."
Pourquoi avoir attendu septembre pour annoncer la vente ? "Il y avait un élément stratégique. La maison Cauchie est fabuleuse. Mais son accessibilité au public est compliquée. Nous souhaitions donc acquérir la maison voisine, le numéro 3 rue des Francs, pour en faire un espace réservé à l’accueil des visiteurs, avec éventuellement un ascenseur pour les PMR, pour un accès à l’ensemble des cinq niveaux de la maison Cauchie (terrasse et atelier compris) et pas uniquement deux niveaux comme c’est le cas actuellement. L’idée est de reproduire ce qui a été réalisé au Musée Horta, accessible via la maison voisine. Pour le 3 de la rue des Francs, un compromis de vente a été signé la semaine dernière."
La maison des sgraffites
La maison Cauchie est un véritable chef-d’œuvre, dont la façade, aux lignes géométriques, est l’une des plus photographiées de Bruxelles. Les sgraffites monumentaux en façade illustrent huit femmes représentant chacune un art. Une neuvième porte une inscription "Par nous, pour nous".
Paul Cauchie, architecte, décorateur et spécialiste du sgraffite, a conçu cet édifice pour en faire sa maison personnelle, son atelier et sa carte de visite auprès de potentiels clients, impressionnés également par les sgraffites que l’on retrouve à profusion à l’intérieur au côté d’un mobilier signé Mackintoch.
On doit la sauvegarde de ce travail à Guy Dessicy. Ancien collaborateur d’Hergé, lui et son épouse Léo acquièrent le bien, alors en ruines, fin des années 70. Classé – il était moins une : la maison allait être rasée pour être remplacée par un immeuble à appartements - le bien bénéficie, grâce à ses nouveaux propriétaires, d’une restauration patiente mais exemplaire qui permet même de redécouvrir des sgraffites dans le séjour, masqués par du papier-peint. Les Dessicy vont ensuite ouvrir la maison Cauchie au public dans le cadre de visites hebdomadaires.