La maladie de Parkinson est la deuxième pathologie neurodégénérative la plus fréquente en Belgique après l'Alzheimer, souligne lundi le chef de service de neurologie à l'hôpital de la Citadelle de Liège, le professeur Alain Maertens de Noordhout, à l'occasion de la journée mondiale du Parkinson. En Belgique, près de 40.000 personnes sont concernées par la maladie, dont 15% ont moins de 45 ans.
La maladie de Parkinson est provoquée par la destruction de neurones à l'origine de la fabrication de la dopamine, une substance chimique liée à la mobilité.
Un traitement non curatif
"Actuellement, le traitement non curatif le plus courant consiste en la prise de levodopa, un précurseur direct de la dopamine, par comprimés", explique le professeur. "C'est un traitement qui fonctionne bien pendant quelques années mais qui n'empêche pas la progression de la maladie. Sa durée d'action a également tendance à s'affaiblir au fil du temps."
Il peut alors être nécessaire d'envisager une autre forme de traitement, notamment par l'installation d'une pompe à dopamine reliée à l'estomac. Un dispositif peu indiqué pour les personnes actives, s'adonnant, notamment, à un sport. D'autres techniques chirurgicales comme la pose d'électrodes dans le cerveau existent mais peuvent présenter un risque chirurgical pour le patient.
Si des traitements curatifs de la maladie font l'objet d'investigations, ils n'ont pour le moment pas permis d'aboutir à des résultats significatifs pour les malades. "Des tests ont notamment été menés en injectant des virus aux patients ayant un attrait pour les cellules nerveuses", précise Alain Maertens de Noordhout. "Ils ont évidemment été vidés préalablement de leurs caractéristiques néfastes et sont utilisés pour essayer de faire retravailler les cellules produisant la dopamine. Toutefois, l'effet clinique semble assez modeste." Des expérimentations sur base de cellules souches ont également été menées dans le même objectif.
Le but du traitement, c'est de mener une vie sociale et professionnelle normale
Le neurologue rappelle toutefois que le suivi d'un traitement pour un malade du Parkinson n'est pas systématiquement nécessaire. "Le but du traitement, c'est de mener une vie sociale et professionnelle normale", détaille Alain Maertens de Noordhout. "Le tremblement peut représenter un handicap mais est plus souvent une gêne sociale. Là où la maladie peut devenir très handicapante, c'est quand elle provoque une lenteur excessive des gestes, de la raideur, une perte des gestes automatiques comme le clignement des yeux ou la déglutition."