La mère d’Olivier Vandecasteele à propos de son fils : "Il a toujours aidé les autres et là, il est un peu abandonné"

Pour tenir, il y a "la confiance et l’espoir en Dieu", nous confie-t-elle. "On sait qu’il est innocent, que cette détention est injuste." Mais Annie Vandecasteele peut également compter sur l’entourage. "On est une famille soudée, on est entourés de bonnes personnes qui témoignent leur sympathie et leur solidarité. Et on est bien aidés par une équipe d’amis d’Olivier, qui s’occupent de la communication et tout ce qu’il faut. Qui ne lâchent pas."

La descente aux enfers

Il faut dire que les parents d’Olivier Vandecasteele vivent un cauchemar depuis près de 11 mois. "Les premiers jours, les premières semaines, on n’y croyait pas", se souvient Annie Vandecasteele. "On s’est dit que ce n’était pas possible, qu’il n’avait rien fait de mal. Il a travaillé pendant six ans en Iran, pour le bien du pays. Ça faisait plus de quinze ans qu’il travaillait dans l’humanitaire. Ce n’est pas quelqu’un qui peut avoir fait quelque chose de contraire… Mais au fil des semaines, des mois, on s’est dit qu’en fait il était vraiment détenu."

Au début, il était demandé à la famille de rester discrète. "On ne pouvait pas en parler", confirme Annie. "Quelques fois les personnes nous demandaient comment allait Olivier, on ne savait pas quoi répondre. ‘Oui, tout va’, mais on ne pouvait jamais répondre que tout allait bien."

Annie Vandecasteele décrit son fils comme "un homme qui, dès qu’il a eu terminé ses études, est parti dans l’humanitaire. Il voulait faire quelque chose pour lui, je pense que c’était un peu une vocation. Il est parti premièrement dans Médecins du monde pendant la guerre en Afghanistan. Puis il a fait un an au Mali. Et puis, connaissant bien déjà la population afghane, il est rentré dans l’ONG NRC en Iran, pour les réfugiés afghans qui étaient arrivés en nombre."

C’est ça qui fait énormément de mal, il a toujours aidé les autres et là, il est un peu abandonné

"C’est ça qui fait énormément de mal, il a toujours aidé les autres et là, il est un peu abandonné", reconnaît-elle. "Nous sommes impuissants... et on a l’impression que le gouvernement… Je ne vais pas dire qu’il l’abandonne mais que ça n’avance pas."

Alors, qu’est-ce que les citoyens pourraient faire pour bouger les choses ? "Je crois que tous les citoyens peuvent témoigner, souhaiter la libération rapide d’Olivier", exhorte Annie Vandecasteele. "Parce que son état de santé se dégrade de jour en jour, il a perdu 25 kilos, donc aussi bien physiquement que psychologiquement on ne sait pas comment il va revenir."

"Il est grand temps que ça s’arrête, parce qu’il est dans une situation inhumaine. C’est très très difficile."