Hainaut

La méthode kangourou : une couveuse humaine que le GHdC met à l’honneur

Par Maud Wilquin

Ce lundi 15 mai, c’était la journée internationale de la méthode kangourou. Pour l’occasion, le Grand Hôpital de Charleroi (GHdC) organisait une "journée marathon". L’objectif : sensibiliser les parents sur les bien faits de la méthode kangourou, améliorer son service et attirer l’attention des politiques sur cette méthode efficace, simple, mais coûteuse (mobilisation des infirmières, aménagement d’infrastructures confortables).

Le 15 mai, c’est la journée internationale de la méthode kangourou.
Le 15 mai, c’est la journée internationale de la méthode kangourou. © RTBF / tous droits réservés

Mais qu’est-ce que c’est au juste, la "méthode kangourou" ? "C’est une méthode de soins qui consiste essentiellement à mettre les bébés (prématurés ou non) en peau à peau sur le torse nu d’un parent pendant une durée prolongée quand un enfant est en service néonatalogie", explique Antoine Bachy, pédiatre néonatologue et chef de service de néonatalogie au GHdC. Par "durée prolongée", le médecin entend jusqu’à 24h/24. Toutefois, garder son bébé sur soi autant de temps n’est pas indispensable. "Ce que l’on recommande, c’est de le prendre au moins six heures par jour", réagit néanmoins Hakima Bouflioune, "mais le service est ouvert aux parents 24h/24, ils peuvent prendre leur bébé aussi longtemps qu’ils le souhaitent."

La méthode a été popularisée à la fin des années 70 en Colombie. À l’époque, le pays manque de couveuses et décide de s’inspirer des marsupiaux. Ces animaux ont en effet pour habitude de garder leurs petits dans la poche de leur ventre jusqu’à ce qu’ils soient autonomes. En Belgique, les couveuses ne manquent pas et pourtant, la pratique est largement répandue. "C’est très important pour les bébés", affirme le pédiatre. "Des études ont montré que la méthode kangourou permet de réguler la respiration des nourrissons, leur température, permet un sommeil plus profond, diminue le stress, promeut l’allaitement et l’attachement parent-enfant."

Le Grand Hôpital de Charleroi (GHdC)
Le Grand Hôpital de Charleroi (GHdC) © RTBF / Tous droits réservés

Un moment privilégié

Mais si le peau à peau est efficace, il n’est pas toujours possible dès les premiers instants de vie de l’enfant. C’est ce qui est arrivé à Nikita et Nicolas. Ces jeunes parents ont donné naissance le 26 janvier dernier à leur premier enfant... avec trois mois d’avance. "Elias était tout petit, il ne pesait que 800 grammes", se souvient son papa. Comble de malchance, Elias naît avec un problème intestinal et doit subir plusieurs opérations. "Je n’ai pu le toucher qu’en couveuse. A la naissance, on l’a directement embarqué", témoigne sa maman.

Alors le premier peau à peau avait pour ce couple une saveur toute particulière. "C’était magique", affirme Nikita. "Nous nous sommes sentis un peu plus parents", ajoute Nicolas. "Nous essayons de faire un maximum pour lui. Après ses opérations, on est monté jusqu’à 18 heures de portage de suite. J’ai la sensation que ça lui a permis de guérir plus vite, d’être rassuré." Aujourd’hui, Elias profite de la peau de ses parents 8 heures par jour.

"C’est une méthode qui a révolutionné le contact et le relationnel entre les parents de bébés prématurés et à terme", conclut l’infirmière. "Le bébé retrouve son cocon comme s’il était toujours dans le ventre de sa maman."

Nikita et Nicolas ont porté leur fils prématuré jusqu’à 18 heures d’affilée après ses opérations.
Nikita et Nicolas ont porté leur fils prématuré jusqu’à 18 heures d’affilée après ses opérations. © RTBF / tous droits réservés

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