Autre point discuté, le budget de la Défense. L’Otan met la pression sur ses Etats membres pour qu’ils consacrent 2% de leur PIB (Produit Intérieur Brut) à leur budget de Défense. La Belgique n’y est pas encore et cela prendra encore du temps. "Quand j’ai repris ce département, il y a deux ans et demi, j’ai découvert un département qui avait subi pendant des décennies des coupes budgétaires. On était à peine à 1% du PIB", précise Ludivine Dedonder qui explique avoir œuvré à la reconstruction de ce département. "On a prévu un plan avec un horizon de 1,54% à l’horizon 2030 et puis 2% en 2035", poursuit-elle.
"On est des gestionnaires de deniers publics aussi", réagit la ministre. "On doit investir dans des capacités duales", explique-t-elle, c’est-à-dire, "qui nous permettent à la fois d’être disponibles pour assurer la sécurité et de se déployer à l’étranger, mais aussi pour épauler notre population en cas de crise", poursuit-elle.
Ce plan est en cours de mise en œuvre, "pour apporter toute l’aide nécessaire à la nation", estime Ludivine Dedonder. "J’ai investi pour avoir un hub logistique, j’ai investi pour pouvoir avoir ces capacités duales, j’ai investi également dans du personnel qui peut être déployé en aide à la nation". Selon ce plan, en 2030, la Défense devrait être forte d’au moins 29.100 personnes dont 3800 civils. "On avait prévu de recruter 2500 militaires par an, plusieurs centaines de civils et plusieurs centaines de postes de réservistes", explique la ministre. 8000 candidats ont postulé la première année, plus de 6000 la deuxième et on en est à la troisième vague de recrutement. "C’est rassurant qu’il y ait des jeunes qui aient envie de servir la population et d’assurer la sécurité", souligne la ministre en précisant que ce n’est pas le salaire qui les attire. "Un jeune militaire à la fin de sa formation aura 1990 euros net. Un militaire qui entre comme officier à l’école royale militaire aura, après trois ans, comme bachelier plus de 2600 euros net, mais ça ne doit pas être ça l’objectif quand on entre à l’armée", explique la ministre.
Ludivine Dedonder confirme que le retour du service militaire obligatoire n’est pas à l’ordre du jour. Par contre, un service d’utilité collective, sur base volontaire, sera mis en place. "Il s’adressera à tout jeune, demandeur d’emploi, ou tout jeune qui bénéficie d’un revenu d’intégration", explique la ministre. Au programme, formation en tant que civil au sein de la Défense, formation avec des entreprises partenaires pour travailler ensuite au sein de la Défense ou dans ces entreprises.