La ministre flamande de l’Energie Zuhal Demir (N-VA) n’est pas satisfaite de la manière dont le gouvernement fédéral a communiqué sur l’expansion de la capacité éolienne offshore en mer du Nord. Ces plans pourraient avoir un impact sur Ventilus, un projet controversé d’une nouvelle ligne à haute tension en Flandre occidentale. "Pendant que les ministres fédéraux jouent aux grands seigneurs en mer du Nord, je dois résoudre la misère", a déclaré la ministre Demir en réponse à une question parlementaire. La nationaliste flamande avertit : "Je n’autoriserai rien tant que tous les bourgmestres de la région résisteront".
Il y a deux semaines, les ministres fédéraux Vincent Van Quickenborne (Justice) et Tinne Van der Straeten (Énergie) ont fièrement annoncé que la capacité des éoliennes en mer sera triplée. La capacité des éoliennes offshore de la première zone est désormais de 2,2 gigawatts (GW). Mais cette zone est à présent construite. Une deuxième zone est dès lors prévue : la Zone Princesse Elisabeth. Sa capacité passera de 2 GW à 3,5 GW, triplant la capacité totale d’énergie éolienne offshore à 5,8 GW.
"Mais quel est l’impact de ces plans fédéraux sur le projet Ventilus ?", a voulu savoir le député flamand Sam Van Rooy (Vlaams Belang). Ce projet de raccordement à haute tension d’Elia en Flandre occidentale, destiné à renforcer le réseau et à transporter l’électricité des parcs éoliens offshore, suscite une importante opposition locale de la part des bourgmestres et de mouvements citoyens. En début d’année, la ministre Demir a nommé un intendant pour gérer ce dossier épineux. Sa mission court jusqu’à la fin novembre.
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Zuhal Demir a demandé des éclaircissements aux experts et à l’intendant sur l’impact précis des plans offshore fédéraux sur le projet Ventilus. Selon la ministre régionale, les mouvements citoyens se sont montrés "très mécontents" de l’annonce fédérale.
La ministre elle-même s’en prend également à ses collègues fédéraux. La façon dont ils ont communiqué n’est pas acceptable à ses yeux. "C’est un dossier difficile. Faire des annonces importantes en mer du Nord à un tel moment, alors que je dois calmer les choses n’aide pas. J’aurais aimé le savoir. Ce que les ministres fédéraux ont fait n’est pas bon."
La ministre N-VA avertit : "je n’accorderai rien tant que tous les bourgmestres de la région résistent. Ce soutien est très important pour moi. Si les bourgmestres résistent, cela n’a aucun sens de continuer ce projet. Ce sont eux qui décideront si ce projet se poursuivra ou pas."
Le député Groen Jérémie Vaneeckhout a dit regretter le coup porté par Mme Demir à l’encontre du niveau fédéral. L’offshore "est un projet qui est important pour l’avenir climatique de notre pays et de la Flandre. Les préoccupations locales doivent être traitées avec sincérité. Mais ce projet n’est pas seulement nécessaire pour l’éolien offshore, il est également nécessaire pour renforcer le réseau électrique à l’ouest du pays. Si cela ne se réalise pas, vous risquez une incertitude dans toute la Flandre occidentale", a répliqué l’élu, issu du même parti que Tinne Van der Straeten.