Biodiversité

La minute insolite : au Canada, les ours qui se comportent mal sont envoyés en prison

© Unsplash

Le Canada ne rigole pas avec ses ours. Si un ursidé dérange la population par son comportement, un service spécialisé l’intercepte et l’envoie dans une prison pour ours polaires.

C’est ce qu’on apprend dans cet article de Lina Zeldovich, publié par Big Think. La journaliste cite l’exemple d’un ours qui s'est introduit dans l'abri de quelqu'un à la périphérie de la ville. Un ours assez jeune, qui tournait autour des frontières de la ville depuis quelques jours, à la recherche de nourriture. Immédiatement, la "Polar Bear Patrol" de la ville de Churchill est intervenue. "Malheureusement, cet ours va désormais associer les bâtiments aux récompenses alimentaires", explique Chantal Cadger Maclean, une agente de conservation de la ville.

Concrètement, l’ours est alors immobilisé chimiquement avec de la tilétamine, et transporté via hélicoptère jusqu’à la prison. Une intervention de routine pour ces agents spécialisés, qui travaillent chaque jour au milieu de "l’autoroute des ours polaires", c’est-à-dire le chemin naturel emprunté par les animaux pour se rendre sur la banquise chaque année. Autant dire que la ville est plutôt mal située : "C'est le pire endroit pour une ville", explique Maclean. "Aujourd'hui, nous n'installerions jamais une ville ici."

Quant à la "prison", il s’agit en réalité d’un hangar construit dans les années 50, reconverti pour accueillir une trentaine d’ours. "La plupart des cellules ne peuvent accueillir qu'un seul ours (sinon ils se battraient), mais deux cellules plus grandes sont réservées aux mères avec leurs petits. Cinq des cellules sont climatisées afin de les rendre plus confortables par temps chaud. Certains ours sont tranquillisés au moment de leur arrivée. D'autres arrivent éveillés dans d'énormes ponceaux, des pièges appâtés avec un morceau de viande de phoque qui se referment lorsque les ours tirent sur la nourriture”, explique la journaliste.

Une fois sur place, les ours sont pesés et mesurés du bout du nez au bout de la queue. Ils reçoivent ensuite une étiquette sur l'oreille pour une identification future et un tatouage de lèvre en guise de secours, car les ours peuvent parfois perdre leurs oreilles dans des bagarres. Une fois que l’animal a appris à vivre au contact des humains, et associé l’homme à quelque chose d’ennuyeux (afin qu’ils ne tentent pas à nouveau de s’en approcher), l’ours est libéré.

Évidemment, ces cellules de dégrisements sont un dernier recours. La plupart du temps, les équipes tentent de faire fuir l'ours en tirant des coups à blanc ou en lançant des pétards.

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